Youth without truth
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"Il faut être prêt à tout pour l'Amérique."
Œuvre clinquante et incisive aux allures de mockumentaire et à l'esthétique vintage et granuleuse (16mm, puis VHS), ce biopic nous raconte la transformation d'un looser avide de pouvoir en "tueur" arrogant et impitoyable.
Plongée dans les coulisses du capitalisme décadent et prêt à toutes les bassesses pour arriver à son but, le film se divise en 2 chapitres.
Le premier nous dépeint la rencontre de Trump et de Cohn, un avocat sans filtre et au-dessus des lois, qui va le forger à son image et lui apprendre toutes les ficelles, surtout les pires.
Un peu à l'image d'un Sith et de son disciple, Cohn lui enseigne 3 règles fondamentales s'il veut devenir le meilleur (Attaquer, attaquer, attaquer / Ne rien avouer, tout nier / Quoi qu'il arrive, ne jamais admettre la défaite, toujours revendiquer la victoire).
Ce qui compte à tout prix, c'est de gagner, quitte à faire tomber (en manipulant, en discréditant) toutes celles et ceux qui se mettraient en travers de leur route.
La seconde partie est un effet-miroir à la première, et voit le renversement du maître par son élève.
Trump est devenu ce qu'il a rêvé d'être, et s'accapare tous les succès, présents comme passés. Il a tourné le dos à son docteur Frankenstein, à celui qui le considérait comme son "ami".
Et il prétend à tout le monde s'être fait tout seul, avoir bâti son empire à la sueur de son front. L'instinct du tueur serait inné chez lui.
Mais l'avait-il vraiment en lui, ou ne serait-il qu'une arnaque que l'on a transformé en machine à faire du fric ?
Ce film semble avoir une réponse assez claire à ce sujet.
Dans la lignée d’œuvres comme «Wall Street», «Vice» ou encore la série «Succession», un film plutôt classique dans sa construction, et manquant un peu de nuances dans son écriture (le revers de la médaille de pas mal d'œuvres à charge), tout en étant forcément en-deçà par rapport à ce qu'est Trump dans la réalité.
Mais un biopic immersif sans véritable temps mort, et qui peut surtout compter sur les très bonnes incarnations de Jeremy Strong et Sebastian Stan, qui arrive à éviter assez intelligemment le piège du simple mimétisme.
Un moment vraiment sympathique dans son ensemble, même s'il me marquera moins que la précédente réalisation d'Ali Abbasi, le très bon «Les Nuits de Mashhad».
Créée
le 12 oct. 2024
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