Youth without truth
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Si vous avez quelques accointances trumpistes, fuyez. The Apprentice est assez engagé contre le Monsieur à la perruque étrange, et n'y va pas avec le dos de la cuillère. On pensait naïvement que Donald Trump s'était hissé au rang de millionnaire par quelques bons placements avisés, on découvre l'horrible réalité d'un requin qui s'est fait passer pour le sympathique petit poulain inoffensif (l'apprenti parfait) auprès d'un grand nom de la finance,
qu'il a égorgé à blanc à la première faiblesse (sa séropositivité rendue publique)...
On est encore ébranlé par la traîtrise et la méchanceté de ce milieu, par le rapport aux femmes plus que douteux qu'a entretenu l'ancien président, et on sait que si le film frappe si fort, c'est qu'il craint (comme beaucoup) le retour de La Mèche à la Présidence... Dans une Amérique qui est bouleversée par ses positions quant aux guerres actuelles, par un plan financier et social catastrophique, et qui veut/redoute (selon le parti politique) le bulletin du (très prochain) vote en faveur de l'ex-Président, The Apprentice tente de mettre en lumière une ascension malhonnête, douteuse, dérangeante. Dans ce rôle, Sebastian Stan semble cabotiner à mort, jusqu'à ce qu'on se rappelle des réels meetings du Président ("Ah non, en fait, il joue bien."), et Jeremy Strong continue de montrer qu'il est un acteur investi et touchant dans les rôles de pourris de la finance (Succession). On regrette cependant le grain "vieille VHS" de l'image, un parti-pris de mise en scène qui veut coller à l'ambiance "rétro", mais qui est vraiment pénible passé cinq minutes (c'est moche). Sans vouloir réinventer le monde, The Apprentice dévoile une honteuse vérité sur l'ascension d'un Président, moins self-made-man qu'il voudrait le faire croire, et plus "requin prêt à bouffer son maître, à la première faiblesse". Au-delà de toute politique, il en reste deux acteurs, Sebastian Stan et Jeremy Strong, dans un bras-de-fer hallucinant.
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le 28 mai 2024
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