Pour une rare fois dans ma vie trépidante, j'ai eu un vrai problème de notation avec un film. J'avais trois notes :
Sept, comme dans ce film va plaire mais sans plus, la note "suggestion à la foule" "devrait" être sept. C'est pas ce que je pense, mais c'est plus intègre.
Un, comme dans mon ressentit va en faveur du "Prends ce 1 dans ta gueule". C'était l'être profondément frustré en moi qui voulait parler. Mais j'ai repensé à mes autres notes. Je me suis dit "1 à ce film, 4 à Jay et Silent Bob, vraiment ?"
J'ai finalement opté pour le cinq de la protestation. Le cinq qui dit "C'était presque bien, mais je te haïs".
Y'a rien, dans l'artiste. Côté histoire, un truc vu et revu : un type au sommet, une en bas. Chemins inverses. L'amour sauve, heureusement. Côté technique, quelques moments de grâce : le rêve, l'escalier de la rencontre, le plan-séquence final. MAIS. Une foutue heure de rien entre ces moments.
Ben oui, c'est muet et les gens vont pas lire autant de cartons qu'avant. Alors on limite. Et au lieu de faire dire au mec : "Je prends la voiture !" et de zapper sur la voiture, on filme péniblement le mec qui sort d'une pièce, descend un escalier, sort à l'extérieur, avance dans la rue .............. Mandieu. Il y a des moments de grâce, je le redis. Mais il faut grave se faire braire pour s'y rendre.
Et l'oscar ? L'Oscar du "Excusez-moi d'être français" qu'ont répété sur toutes les tribunes les gens de l'équipe qui sont allé prendre la parole aux Zitats Zunis. L'Oscar de l'hommage - merci d'avoir dit que je suis important et que j'existe - du retour d'ascenseur.
50/50 dispose d'une meilleure histoire, plus personnelle. C'est dire. L'interprétation est excellente (Bérénice Bejo FTW alors qu'elle n'est pas du style de femme qui me plait) mais les personnages sont tout aussi creux que "l'histoire". J'ai beaucoup plus aimé Silent Bob dans son film stupide que le personnage principal. C'est Dujardin et Béjo qui retiennent l'oeil, pas leurs personnages. La mise en scène ? Enlevez le chien, il ne reste plus d'humour. Enlevez quatre ou cinq scènes, il ne reste plus de cinéma.
Tiens, pourquoi pas des meilleurs effets spéciaux ?
L'artiste n'avait rien à dire, il l'a très bien fait.