Un film extraordinaire ! Une idée de génie pour faire passer l'un des messages les plus importants du cinéma : le septième art est un art qui évolue, il faut l'accepter et savoir s'adapter si on ne veut pas disparaître. Un message d'autant plus important que nous abordons aujourd'hui un tournant avec l'arrivée du numérique au détriment de la pellicule et à l'heure où la 3D envahit nos salles. Quelle idée de faire passer ce message en utilisant non pas la technologie actuelle, mais en rappelant tout simplement l'une des précédentes révolutions : le parlant. L'histoire est admirablement bien contée, on suit minutes par minutes cette dégringolade, cette dépression, ce krach de cet acteur autrefois ovationné.


Une histoire d'amour, de passion et d'humilité vraiment poignante. Un film muet qui fait passer pourtant une quantité de messages et nous rappelle que finalement, il n'y a pas besoin de tant de dialogues pour le faire. On n'entend rien, on a du mal à lire sur les lèvres (faut dire que c'est en anglais, ce qui ajoute de la difficulté), mais pourtant les expressions des visages, les jeux d'acteurs et les rares dialogues écrits suffisent pour nous faire comprendre toute l'histoire. Une histoire qui nous rappelle ô combien il est facile de faire un film finalement.


Les acteurs ont un rôle essentiel dans ce film car chacun a dû réapprendre à exprimer un scenario non pas avec sa parole, mais bien avec son jeu, chose bien rare de nos jours. Et quel jeu fantastique. Dujardin, Bejo, Cromwell ou encore Goodman sont tout simplement incroyable ! Ils jouent leurs rôles à la perfection le rendant parfaitement lisible et compréhensible. De plus, ils permettre de nous plonger très facilement dans cet époque où le cinéma était un vrai spectacle, incarnant parfaitement leur rôle.


Que ce soit l'acteur déchu pour Dujardin, l'actrice montante pour Bejo, le producteur à la rechercher de bénéfice pour Goodman ou le chauffeur fidèle pour Cromwell. Tous sont purement et simplement exceptionnels. Mais ne s'arrêter qu'à eux serait oublié les autres acteurs qui sont tous aussi bons. Sans parler de Uggy qui est plus qu'un animal de compagnie, mais un véritable acteur et un personnage de premier ordre. Mais il faut signaler l'acteur le plus important de ce film, encore plus que Dujardin : la musique.


Un véritable chef d'œuvre de presque 1h30, une véritable œuvre musicale qui nous rappelle ô combien est important cet outil devenu indispensable. La musique, en soit, n'est pas la plus extraordinaire de toutes, mais elle colle si bien au film, y participe avec tant d'efficacité, qu'elle se sublime et sublime les personnages et l'histoire. Sans compter que tout comme les acteurs, elle nous replonge dans cette époque magique d'Hollywood.


Tout comme la mise en scène qui reprend les codes du film muet, en jouant avec les acteurs, les décors (eux aussi, magnifiquement réalisés). Pas de grand plans dignes des superproductions Hollywoodiennes actuelles, pas de caméras d'épaules…non, juste des plans fidèles à l'époque, mais ô combien ingénieux, bien montés et incroyablement immersifs. La technologie actuelle est à peine utilisée et uniquement dans le but de rendre possible certaines scènes, ou de faire transmettre un dernier message.


Bref, un film époustouflant qui apporte une touche de fraîcheur au cinéma actuel. Un film à voir et à revoir. C'est sans doute l'excitation de la vision toute récente qui influe, mais il s'agit actuellement du meilleur film français de tous les temps (du moins, parmi ceux que j'ai pu voir), et du meilleur film au ciné depuis l'inoubliable The Dark Knight.

Créée

le 31 janv. 2016

Critique lue 203 fois

2 j'aime

vive_le_ciné

Écrit par

Critique lue 203 fois

2

D'autres avis sur The Artist

The Artist
Marius
1

La blague américaine

En terrain conquis. Le mec de "la Classe américaine" à Cannes? Ça clignotait de partout: ce film est fait pour moi. 5h34 plus tard (en réalité, le film est un poil moins long), j'avais l'impression...

le 15 mai 2011

106 j'aime

66

The Artist
Torpenn
3

La première fois que Dujardin vit Bérénice, il la trouva franchement laide.

Au lieu de revoir en boucle Une étoile est née et Chantons sous la pluie, Michel Hazanavicius aurait dû voir et essayer de comprendre un peu plus de films muets, et pas seulement se contenter de les...

le 3 avr. 2012

96 j'aime

53

The Artist
Hypérion
8

Une salle de cinéma, c'est incroyablement bruyant...

Deuxième séance, nouvelles impressions : Plutôt que d'attendre une sortie DVD pour me revoir "The Artist" dans de bonnes conditions, je me suis offert une séance matinale dépourvue de spectateurs...

le 21 oct. 2011

71 j'aime

32

Du même critique

Sale temps à l'hôtel El Royale
vive_le_ciné
8

I’m guessing church pays as much as a keno lounge?

Je me suis régalé pendant ce film. Typiquement un thriller à énigme basée sur une ambiance comme je les aimes. Suivant plusieurs fils rouges dans un huit clos mené de main de maître, mais se...

le 23 oct. 2018

10 j'aime

2

Independence Day : Resurgence
vive_le_ciné
3

Time to kick some serious Emmerich ass

Il y a 20 ans, sortait sur nos écran un film intitulé Independence Day. Film très moyen mais extrêmement divertissant et assumant son côté pro-américain jusqu’au bout de la pellicule, il fera marque...

le 3 juil. 2016

8 j'aime

2

La Ligue des Justiciers : Dieux & Monstres
vive_le_ciné
7

Do you want save the world or do you want to rule it?

Une étonnante bonne surprise. Je m’attendais à voir quelque chose dans le genre de l’arc L’autre Terre ou en relation avec Earth-3 ; mais au final non, on a droit à une histoire complètement...

le 19 oct. 2015

8 j'aime

1