Après tout le battage qui a été fait sur ce film, je m'attendais à être déçu. Pas du tout.
Pourtant, marcher sur les plates-bandes de "boulevard du crépuscule" était une gageure. La première maison de Georges Valentin ressemble d'ailleurs furieusement à celle de Gloria Swanson . Mais le choix d'un scénario simple et lumineux, au contraire du "Crépuscule", qui fait la part belle aux acteurs est un choix malin.
Il est amusant de remarquer que Jean Dujardin suit un parcours inverse de son personnage: d'abord insuportable cabotin en Brice de Nice, Lucky Lucke ou OSS 117, il devient un acteur extraordinairement expressif et juste en passant au cinéma muet.
Quant à Bérénice Béjo, il me semble qu'elle aurait aussi mérité un oscar.
En revenant au muet, ce film rend la parole aux images et au jeu des acteurs: une leçon de cinéma.
Je l'ai déjà écrit, mais je pense que tout réalisateur devrait réaliser une fois un film muet. C'est là qu'ils se confronteront aux vraies valeurs d'expression du cinéma.
Je suis donc heureux de voir qu'il existe des réalisateurs comme Michel Hazanavicius ou Pablo Berger, capables de revenir aux fondamentaux du cinéma tout en apportant leur patte et leur technique.