Ce film, je l'ai vu sans attente particulière. J'ai trouvé l'affiche absolument superbe, la bande-annonce m'a moyennement accrochée, mais il faut de temps en temps se contraindre pour découvrir d'autres horizons.
Installée sur le fauteuil fort confortable (et c'est non négligeable) de mon petit cinéma de quartier, j'apprends que le film a reçu la palme de la mise en scène à Cannes. Bon point éventuel.
Début en noir et blanc (dans mon souvenir la BA était en couleur, mais j'aime le noir et blanc donc...), puis la couleur réapparaît. Et là une explosion visuelle mais aussi de profond ennui.
Visuellement, il faudrait être aveugle ou de très mauvaise foi pour ne pas trouver ça somptueux. Certes les paysages aident, mais les décors et les costumes, filmés avec goût et talent emportent mon suffrage.
Mais un film n'est-il qu'une succession de photos ? La beauté suffit-elle ? Débat éternel.
L'histoire m'a échappé partiellement. Certes, il y a une femme, promise initialement au seigneur de Weibo, mais finalement élevée par une nonne loin de chez elle, qui doit assassiner le dit-seigneur, qui fait, à ce que j'ai cru comprendre, de l'ombre à l'empereur. Il y a une ou deux histoires parallèles posées là, entre deux ellipses, qui complètent la trame principale. Je ne suis pas certaine d'avoir compris tous les tenants et aboutissants de l'intrigue, les dialogues étant assez minimalistes et empreints d'une sagesse orientale qui ne m'a pas vraiment aidée. Rien pour essayer de me dynamiser un peu pendant le visionnage. J'ai donc vaguement dormi (5 minutes pendant la scène de la fille masquée, autant dire les seuls moments où ça bouge un peu) ce qui ne m'était absolument jamais arrivée, il y a une première à tout. J'ai par ailleurs cru comprendre pendant la séance qu'il y avait des retours en arrière, mais...
The assassin (pourquoi pas "L'assassin" d'ailleurs, mais c'est une autre histoire) m'a fait penser, je ne sais pas trop pourquoi, à Kagemusha, vu, hasard de mon calendrier cinématographique, quinze jours avant et, hasard encore, dont l'affiche est actuellement en grand dans le hall de mon cinéma puisqu'il joue la semaine prochaine. Sauf que Kagemusha m'avait passionnée, là où the assassin ne me laissera qu'un lointain souvenir brumeux de belles images.