Une de mes grosses attentes de ce début d'année, le dernier prix de la mise en scène du Festival de Cannes a connu une production assez chaotique avant de pouvoir finalement sortir dans nos contrées. On me chantait les louanges du film depuis des semaines et je comprends pourquoi : chaque plan est une oeuvre d'art à lui tout seul, un tableau devant lequel on pourrait rester de longues minutes durant, à simplement s'émerveiller.
On tient sans problème ici l'un des plus beaux films de la décennie, il y a un travail incroyable sur les couleurs : les complémentaires (principalement le rouge et le vert), le chaud/froid (les scènes d'intérieur sont sublimes à ce niveau) et le noir/blanc (d'ailleurs les 15 premières minutes d'exposition sont tournées entièrement en noir et blanc avec également une photographie à tomber par terre).
J'avoue ne pas avoir vraiment bien suivi l'histoire car il m'arrivait "d'oublier" de lire les sous-titres, de peur de perdre ne serait-ce qu'une miette de ce que j'avais devant les yeux !
Je dois également faire l'éloge de Shu Qi, quel charisme ! Alors que son temps de présence est finalement assez limité, elle crève l'écran à chacun de ses apparitions (en parlant de ça, j'ai toujours trouvé que les acteurs chinois avaient un gros charisme naturel, chose que l'on ne retrouve pas forcément chez les occidentaux).
Hou Hsiao-hsien limite au maximum le nombre de plans, il les prolonge le plus possible quand il le peut (notamment pour les longs moments de silence entre les personnages, c'est génial parce que ça incorpore une certaine tension aux scènes).
Les combats sont finalement assez peu nombreux mais superbement filmés, sans musique, uniquement avec le son des lames qui s'entrechoquent (le combat dans la forêt de bouleaux est à tomber).
The Assassin est une vraie expérience, un film qui se vit et qui s'admire, d'une beauté et d'une direction artistique difficilement égalables (il n'a clairement pas volé son prix de la mise en scène).
Il faut savoir se que l'on va voir par contre et ne pas s'attendre à un gros film d'arts martiaux (je regrette d'ailleurs d'y être allé en fin de journée alors que j'étais vraiment fatigué, je n'ai pas pu apprécier l'histoire à sa juste valeur).