L'action du film se déroule quelques années avant l'an 220, qui marque la fin de la dynastie Han. Cáo Cāo (superbement interprété par Chow Yun-fat) est le Premier ministre du dernier empereur Han Xiandi.
Dans la tradition populaire chinoise, Cáo Cāo est l'archétype du ministre fourbe et machiavélique, il est d'ailleurs interprété de cette manière dans les 3 Royaumes, le film de John Woo basé sur le roman "Les Trois Royaumes " écrit au XIV s. par Luo Guanzhong. Cependant, des écrits antérieurs au roman le décrivent plutôt comme un héros, érudit et poête. The Assassins nous présente un Cáo Cāo impitoyable, certes, mais ses actions sont guidées par une espèce de loyauté sans faille envers la grandeur de l'Empire, et lui même est victime de conspirations qui visent à l'éliminer.
Il ne faut pas s'attendre à un film de Wu Xia Pian, mais plutôt à un drame historique, un peu comme la Cité Interdite (ou là encore Chow Yun-fat joue magnifiquement un empereur pour le coup vraiment antipathique). Mais qui dit conspirations, dit scènes d'actions : elles ne sont pas nombreuses mais bien faites; globalement le film est bien réalisé, avec du budget, bien joué, et de beaux costumes & décors.
Et les Assassins me direz-vous ? Au début du film 2 jeunes enfants sont kidnappés et enfermés dans une sorte "d'école d'assassins". Une fois "éduqués", le garçon sera castré et deviendra eunuque à la cour, et la fille sera offerte à Cáo Cāo. On comprendra tout au long du film leur relation, par qui ils ont été enlevés et dans quel but. Ce n'est qu'à la toute fin du film que l'on découvrira l'identité des nombreux enfants peuplant cette école particulière...