The Bacchus Lady, de par ses thèmes et leur traitement, se pose déjà comme un candidat sérieux au titre de film le plus sombre et désespéré de l'année. So-young, contrairement à ce que le nom qu'elle s'est donnée indique, a l'âge d'être grand-mère, avec une "profession"très particulière : prostituée pour messieurs du troisième âge. Pas par plaisir mais par nécessité économique, l'autre choix lui restant étant de fouiller les poubelles. Le portrait de cette femme "indigne" est rempli de pudeur et de délicatesse voire d'un certain humour un peu sardonique. Ce qui est moins réussi dans le film de Lee Jae-yong, réalisateur quasi inconnu en France, est sa mise en scène, assez peu inspirée et surtout les fils narratifs de son scénario qui entraînent le spectateur vers de nouvelles thématiques : le sort des immigrés d'autres pays asiatiques en Corée du Sud, les naissances de bébés mixtes nés d'unions avec des soldats américains et enfin le choix de mettre un terme à son existence quand la vieillesse devient un naufrage. Pas très gai mais c'est principalement la construction du récit qui "sonne" de manière artificielle comme si Lee avait voulu traiter d'une multitude de sujets à la fois. Reste la mince silhouette de son héroïne à laquelle le film réserve une fin absolument poignante.