D’abord, il faut souligner que cela fait déjà plaisir de voir le sous-estimé et pas sous-employé Ron Perlman en tête d’affiche d’un long-métrage. Hormis l’excellent diptyque des « Hellboy » où il était grimé comme jamais dans le rôle du démon rouge mais dont on reconnaissait bien les traits et la voix, peu de films ont utilisé ce comédien à sa juste valeur. Malheureusement, « The Baker » n’est pas un grand film, que ce soit dans les ambitions initiales ou dans le résultat. Il n’empêche, ce petit film de vengeance musclé est tout à fait recommandable et fait son office de divertissement sympathique et bien mené pour une petite soirée ciné sans prétention. Un peu comme ces direct-to-vido du samedi soit d’antan qu’on se louait entre copains autour d’une bonne pizza mais dont on n’attendait rien d’autre qu’un plaisir immédiat (ou coupable).
L’histoire est basique au possible et vue, sans exagérer, dans peut-être une bonne centaine de films. Un ancien costaud (dont on n’apprendra pas grand-chose des origines ici) se voit flanquée de sa petite-fille qu’il ne connait pas après que son fils ait interféré dans un deal de drogue. Ledit fils est retrouvé par les gangsters tandis que le duo papy et petite fille se retrouvent en cavale avec la drogue et à sa recherche. On a donc ici un mélange de ce qu’on pourrait appeler les « Liam Neeson movies » des dernières années dans l’histoire de ce sexagénaire qui protège une petite fille et se venge, beaucoup de « Léon » sans le mythe et le brio du film de Besson avec la mine patibulaire de Perlman qui ressemble à celle de Jean Reno mais aussi de toute cette palanquée de polars plus ou moins mineurs avec la riposte brutale en ligne de mire. En gros, ce n’est clairement pas le scénario prévisible et déjà-vu de « The Baker » qui va nous transcender.
Mais Jonathan Nobol fait montre d’un certain talent pour illustrer son histoire. La mise en scène est efficace et soignée et le film va à l’essentiel malgré quelques raccourcis et petites invraisemblances. Perlman n’a pas grand-chose à jouer mais sa prestance fait le reste. En ce qui concerne les séquences d’action, on alterne le très bien (la scène inaugurale sur le parking d’aéroport ou celle des toilettes de club) avec le raté (celles dans la pénombre où l’on ne voit rien). Et on apprécie beaucoup que le final prenne la voie de l’anti-spectaculaire et de la raison dans une courte scène entre le revenant Harvey Keitel et Perlman. « The Baker » est donc aussi anodin que divertissant et honnête. Un revenge movie simple et sympathique qui ne cherche rien d’autre que l’efficacité et la simplicité en assumant ces airs de déjà-vu.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.