Remplissant les rayons DVD avec tant d’autres DTV, The Baytown Outlaw a de quoi rebuter le spectateur en manque de bonnes péloches. En effet, entre sa jaquette au style grindhouse flirtant sur la vague Machette et son casting d’acteurs inconnus ou habitués aux seconds rôles, rien ne pouvait laisser croire que derrière ses apparences se cachaient une excellente série B !
Le réalisateur pose dès la première séquence le ton de l’œuvre : rythmé, violent, mais jamais sans oublier une pointe d’humour. Certes, la scène est entachée par la juxtaposition avec le générique d’ouverture, mais ne perd pas pour autant en efficacité. Ainsi les bases sont posées et on découvre notre trio de rednecks dans leur activité principale.
Trois frères, des sudistes purs et durs n’ayant pas énormément de talents mis à part flinguer à la demande. Des personnes pour le moins antipathiques en apparence voire détestable. Des ressentis qui vont finir par changer en cours de route.
Le scénario ne s’embête pas dans d’inutiles intrigues secondaires. L’auteur ne quitte sa trame principale que pour montrer comment d’autres protagonistes essayent de s’en sortir ou pour nous en apprendre plus sur le passé des frangins. Certes, ces moments ne sont pas spécialement indispensables, mais ne parasitent pas pour autant le récit principal. Une trame plutôt épurée donc mais qui n’oublie pas de donner un peu de profondeurs à ses personnages.
Un reproche que l’on pourrait faire à ce premier long-métrage, est sa structure en milieu de bobine. En effet, les séquences qui s’enchainent à ce moment ressemblent plus à une succession de sketchs dont le seul lien est réalisé grâce au bad guy du film. Ce résultat est dû à la volonté mettre constamment nos "héros" dans une situation de danger immédiat, ce qui rend l’enchainement des actions quelque peu forcées. Dommage, car en étalant ces événements sur un laps de temps plus long, cela aurait été plus crédible.
Forte heureusement voir nos trois compères dézinguer à la moindre occasion est un plaisir qui l’emporte sur ses problèmes scénaristiques. D’autant plus si les adversaires sont des clichés du cinéma d’exploitation. On retrouve donc un groupe de prostitués tueuses, des madmaxiens de la première heure ou encore une équipe d’Indiens ayant évolué avec leur époque. Une belle brochette de mercenaires offrant de bons moments d’actions quoique trop courts.
Le casting est plutôt solide. Travis Fimmel, déjà talentueux dans l’excellente série Vikings, est parfait en sudiste un peu barge. Il est aussi agréable de retrouver Billy Bob Thornton, injustement méconnu et pourtant sacrément doué.
En apparence banale, The Baytown Outlaws se révèle donc être un DTV supérieur à la moyenne. Loin d’être parfait, l’œuvre rempli parfaitement sa fonction de film du samedi soir permettant ainsi de passer un moment agréable.
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