Georges Brassens -Quatre-vingt-quinze fois sur cent
Quel rapport entre une comédie romantique venue tout droit de Corée et le Georges national qui devait n'en avoir rien à carrer des films de bridé ?
Aucun, c'est juste que j'adore tonton Georges et que je l'écoute en écrivant, donc je le colle là. Après tout c'est ma critique, pis j'trouve que tu te poses beaucoup trop de questions ! Oui, mon titre n'a rien à voir avec le film, mais quand même, elle est chouette cette chanson.
Bon, assez dit graissez, j'me colle à la critique.
The Beauty Inside c'est assez loin du film indépendant, assez loin du polar noir, du film à tendance social. Non, c'est vraiment de la comédie romantique assez grand public, assez banale et dont on ne s'approche qu'avec beaucoup de précaution.
Pire, je me dis même que si ça avait été américain - ou pire, Français, dieu nous en garde avec Kad dans le rôle titre - ben j'aurais carrément descendu le truc.
Mais c'est Coréen, on connait mon faible pour le cinéma de ce pays, va savoir c'est peut-être la langue qui fait que, une sorte de tolérance...
Puis après ça, fichtre, le pitch titille, émoustille le curieux de grand n'importe quoi que je suis : un type est victime d'une sorte de malédiction, changeant d'apparence physique sitôt qu'il s'endort, se réveillant femme, enfant, grand-mère, idole de K-pop, gros, grand, nain, Japonaise, noir, blanc, jaune...
Le parti-pris est d'autant plus intéressant que le film va donc être une foulitude de performances de nombreux acteurs, idée d'autant plus excellente que les acteurs sont tous convaincants dans le rôle de jeune énamouré. L'actrice principale est toute mimi avec son joli sourire mais sa performance ne m'a pas marqué plus que cela.
Bien sûr, on la sent venir, la thématique de notre histoire. Y a t-il permanence de l'individu lorsque son corps change du tout au tout ? Permanence de l'âme lorsque ce qui définit la personne et son rapport au monde disparaît.
Plus trivial : comment bâtir un futur et une relation amoureuse avec un(e) autre ?
C'est autour de ce thème que Jong-Yeol Baek décide de développer son histoire qui sera finalement bien plus en retenue que ce que j'avais prévu. Pas d'humour débridé, de vannes, de situations grand-guignolesques, nein, nenni, nada. Si, un passage ou notre héros, ayant l'apparence d'un enfant, se mange une cuite dans un restaurant.
Le tout prend finalement la voie d'une romance assez convenue, grave parfois, lente, bien filmée mais manquant d'audace et d'inventivité. Reste de bons moments, une idée qui m'a emballée et qui connaît quelques fulgurances, un side-kick comique relativement réussi - loin d'être agaçant et trop omniprésent - et de la romance en veux-tu en voila qui a fonctionné sur moi.
Mais au final on se dit que l'amourette de notre héros est un petit peu girouette, puisqu'elle accepte la condition de son aimé avant de prétexter que cette condition la rend dépressive, névrosé à l'idée de ne pas reconnaître son épousé dans la rue...
Alors que bon, tiens, pour citer encore tonton Georges - finalement j'aurais dû utiliser cette chanson là pour mon titre ...
Misogynie à part, le sage avait raison :
Il y’ a les emmerdantes, on en trouve à foison,
En foule elles se pressent.
Il y’ a les emmerdeuses, un peu plus raffinées,
Et puis, très nettement au-dessus du panier,
Y'a les emmerderesses.
Donc j'étais à 7/10, j'viens de le revoir et après moult hésitations je passe à 6. C'est une bonne comédie romantique, je sanctionne surtout pour moi tout le potentiel génialement comique un peu gâché, traité par dessus la jambe. Finalement, c'est plus un gimmick. C'est con.
Mais pour une comédie romantique c'est très bon ;).