The Beekeeper
5.1
The Beekeeper

Film de David Ayer (2024)

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On ne vend pas du miel à celui qui a des ruches

Beekeeper est ce qu'on appelle un fossile vivant. L'un des derniers représentants d'un genre en voie d'extinction, mis en péril par des espèces invasives cyniques à la Jurassic Shark empiétant sur sa niche écologique : le nanar. Le vrai, celui qui donne tout en étant persuadé d'être trop stylé quand bien même il n'est qu'un condensé de crétinerie hilarant.


L'histoire : Jason Statham est un ancien "beekeeper", un super agent de la mort qui n'obéit aux ordres de personne. Les mecs sont tellement balèzes qu'ils ont la liberté d'intervenir où bon leur semble, sans être soumis à aucune hiérarchie. Oui, c'est hyper crédible. Mais Jason est à la retraite. Il n'a plus rien à branler et passe le temps en élevant des abeilles chez une petite vieille.


Moi perso, ça me fait déjà mourir de rire... J'imagine le cheminement intellectuel du gars pour en arriver là : "ah mince je peux plus tuer des gens. Qu'est-ce que je pourrais bien faire de ma vie maintenant que je ne suis plus beekeeper?..."Beekeper"... Bees... Les abeilles... Attends une seconde...". 2 neurones, Jean-Michel Premierdegré.


Bref, alors que le gars bricole ses abeilles, sa copine la petite vieille tombe sur une arnaque en ligne et se fait plumer par un groupe de méchants comme on les aime, heureux d'être vilains, goguenards devant la souffrance humaine. Devant la faiblesse du scénario, la grand-mère tire sa révérence, ce qui aura pour effet de contrarier très fort notre apiculteur homicide. Et aussi malheureusement, d'introduire sa fille agente du FBI.


Ce personnage, joué n'importe comment par une actrice manquant de charisme, de talent et surtout d'un bon script, fait n'importe quoi. Flanquée d'un partenaire neurasthénique aussi impliqué que nous dans les événements, elle surmontera vite son deuil pour se prendre de passion pour la vie des hyménoptères, filant la métaphore tout au long du film. "Tu savais qu'il existe un type particulier d'abeilles mettant à mort la reine si cette dernière produit des rejetons dégénèrés?". Pitié...


Car oui : après avoir réglé leur compte aux vilains brouteurs (en nous gratifiant d'un magnifique manequin lors d'une scène de mise à mort), le beekeeper découvre que tout cela est orchestré par... le fils de la présidente des USA (oh non!). Du coup pas le choix, faut y aller. On lui jette alors tout un tas d'hommes de main sur la gueule, qui se feront bien entendu rosser comme il se doit, dans des bastons souvent peu inspirées conclues par le front kick signature de Statham. Comme d'habitude dans ce genre de productions, les mecs font la queue pour se ruer sur lui fusil en main. Ils se font également occir de manière fort peu crédible, comme ce pauvre agent qui se fera massacrer sous un camion à 30 cm des pieds de ses collègues qui ne remarqueront absolument rien...


Un détail montre bien à quel point ce film ne fait aucun effort : en général, on met en place un crescendo dans les affrontements, comme dans un jeu vidéo. Le héros affronte des antagonistes de plus en plus forts pour faire monter la tension. Là, on lui balance directement le beekeeper actuel, l'agent mythique inarretable sensé être au-dessus du lot. Et le pire, c'est que la femme en question - habillée comme une méchante de streets of rage - se fera balayer d'un revers de la main dans une station service... Elle devait faire du miel chinois.


Vers la fin, le film se lâche et nous offre une équipe de mercenaires flamboyants à côté desquels l'Agence tous risques passe pour un aimable groupe d'experts comptables. Des musculeux bigarrés en costumes de sapeurs, avec des trognes pas possibles, qu'on nous présente comme redoutables mais qui ont l'air tellement crétins qu'ils doivent frôler la mort dès qu'ils branchent un truc sur une prise électrique. Un régal pour les yeux.


Les cinéastes déviants apprécieront donc cet objet baroque débile à souhait. J'attends avec impatience la suite : "Le beekeeper contre l'industrie des néonicotinoïdes".

Drdrosophile
4
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le 7 déc. 2024

Critique lue 2 fois

Drdrosophile

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