Spaceman, c'est comme un plan galère avec ses potes ados attardés : sur le moment, on a hâte que ça se termine mais quelques années plus tard, on en rigole en se disant que c'était vraiment trop con.
Adam Sandler joue un astronaute. Un jour, comme il y a un truc qui brille dans le ciel très très loin, des mecs de la NASA le mettent dans un tacot de l'espace avec un sac de couchage et quelques fringues de camping et l'envoient à des millions de km de la Terre. Personnellement, je suis pour envoyer Adam Sandler dans la stratosphère mais là, ils ont également pour objectif de le récupérer plus tard avec des échantillons du truc brillant. On lui a même donné un bocal pour en mettre dedans, ça rigole pas, c'est une démarche scientifique. Comme les types planifiant la mission ont le sens de l'humour, on lui adjoint un ingénieur neuro-dépressif au dernier degré histoire d'égayer son voyage interstellaire de plusieurs mois, seul dans sa poubelle volante. On notera d'ailleurs que personne à l'agence spatiale n'en a rien à foutre de la mission, son contact sur Terre passant ses coups de fil en cachette comme un stagiaire apeuré.
Surprenamment, Adam Sandler finit par trouver le temps long et commence à craquer. Il est triste, fronce les sourcils très fort pour montrer qu'il peut être un acteur sérieux et surtout, regrette d'être loin de sa femme (Carey Mulligan, en pilote automatique complet). C'est là qu'il rencontre une forme de vie extraterrestre qui - à défaut d'avoir un design original - va l'aider à réaliser ce qui est important dans la vie...
C'est nul... L'IA générative à l'origine du scénario a violemment overfitté Ad Astra avec cette histoire d'homme torturé allant à l'autre bout du système solaire pour se rendre compte qu'il a abandonné la seule chose qui donnait du sens à sa vie. Mais ici, rien ne marche, à commencer par les personnages principaux qui ont zéro de charisme. On ne sait pas qui sont ces gens, ce qu'ils aiment, pensent ou même font. Car ils ne font rien : Carey Mulligan déambule avec son petit sourire mutin, Adam Sandler est au bout du slip, c'est tout. Leur alchimie est un vide intersidéral, on les voit à peine interagir.
Quant à la bestiole doublée par Paul Dano, elle nous donne du "Skinny human" pendant 2 heures ce qui m'a fort courroucé. Franchement, si demain vous rencontrez un alien arachnéen, auriez-vous idée de l'appeler systématiquement "Mygale marron" ou "Tégénaire perspicace"?... J'avais juste envie de lui mettre un coup de Bégon dans la bouche.
Le seul truc réussi finalement, c'est qu'on ressent chaque longue minute du film, on se languit un peu comme le personnage principal.
Mon conseil si vous aimez l'espace : allez lire la page wikipedia d'un kugelblitz, votre imaginaire travaillerera 10 fois plus et vous gagnerez 2 heures de votre vie.