Raté. Bête. Grossier. Prévisible.
Et une pelletée d'autres qualifications à dénotation négative. Et si je fais exprès de dire "dénotation" et non "connotation", c'est pour noter l'impact de mon propos (ne jamais dispenser des cours de grammaire à un cynique arrogant, il en fera de bien tristes galéjades !)
Je vois un certain nombre de commentaires qui voulant critiquer le film, critiquent le synopsis. Or, oui, faire un "Battle Royal" (on notera jamais à quel point cette ADAPTATION est belle) dans le milieu de l'entreprise était propice à des choses intéressantes. En raison de la dimension politique (sociale) extrêmement forte des relations professionnelles. C'était l'occasion de mettre en exergue du refoulé, du latent ou de la pulsion en termes psychologiques, du potentiel en terme philosophique, ou de l'inhabituel en terme commun. Certes, on aurait alors probablement usé de poncifs tels que le désir sexuel (évidemment, cela aurait été la "concupiscence" d'un homme que l'on aurait mis en avant), la fureur, l'hypocrisie, la jalousie ou mon petit préféré ; la rancœur.
Hélas, le film est bête à manger du foin. Comme ses personnages d'ailleurs. Il se contente d'être extrêmement prévisible et de s'auto-satisfaire de son concept "une lutte à mort entre collègues". Les personnages sont caricaturaux au possible ; évidemment, le chef de section va devenir le leader des mecs violents parce que ... ben parce que si t'as de l'argent, c'est que t'es un vilain (sauf Fillon, cœur sur toi <3), les gens vont paniquer tout de suite, une femme va tenter de survivre avec son corps (scène expédiée parce que faut pas déconner, on veut du sang !) et on notera d'ailleurs que comme les films d'horreur, le noir meurt dans les premiers !
Pour conclure, oui, la fin est ratée. Avec un méchant dont on ne connait pas la gueule au préalable (on essaye de se rappeler d'un moment du film où on l'aurait croisé pour justifier sa venue, mais en vain), on subit un échange verbal douteux qui nous montre que le silence est parfois un bon moyen de ne pas être creux lorsque l'on ne sait que dire. Ajoutez à cela un plan final en mode "Big Brother" histoire de justifier une possible suite et on est affligé.
Nonobstant cela, le film aurait pu être un simple divertissement de jeu de massacre sans profondeur (Destination Finale, Bonjour !), quoique il aurait alors fait pâle figure en comparaison d'un "Battle Royale" (celui qui me cite "Hunger Games", je conchie sur sa descendance !) Mais même là, il se vautre, avec une absence d'inventivité dans les morts ou scènes d'actions, une prévisibilité des personnages en raison de leur bêtise et stéréotypie et une image bien morne.
En un mot comme sans ; ... Bwarf !