Au vu de la note relativement élogieuse de cet ouvrage, mon sens de la justice (ou alors c'est mon mars en gémeaux, je ne sais jamais...) m'a poussé à prévenir ceux qui ouvre ces pages d'abandonner tout intérêt.
En effet, ce livre est rébarbatif et n'est que de peu de poids (hormis celui qu'il aura sur vos paupières). La faute n'est pas tant à Marc Aurèle qu'au plaisantin qui a souhaité publier ces brouillons d'exercices pour le public. Alors, certes, il y avait de l'argent à se faire car l'auteur jouit d'une relative bonne image (facile quand tu passes avant Commode... même si on le pardonne depuis que l'on sait qu'il y aura Gladiator 2... bordel...) Mais là aussi, il y a entourloupe.
CECI N'EST PAS UN LIVRE !!! (et j'ai mis des majuscules, c'pas rien, hein). Assez clairement, ces lignes de Marc-Aurèle ne sont pas faites pour autrui mais lui servent surtout "d'exercices" pour se reformuler les principes de la philosophie stoicienne. Or, n'étant pas dans l'aspect poussé de cette philosophie, Marco va principalement se rabâcher les mêmes principes (toute partie fait partie du tout, et la partie [toi] ne perd jamais réellement quelque chose si tout [l'univers] n'est pas laissé, ainsi que la brieveté de la vite, pour terminer par la supériorité supposée de l'esprit sur le corps).
Que l'on adhère totalement ou non n'est pas tant un enjeu (même s'il faut bien saisir que la philosophie stoicienne vue par Marc Aurèle reste assez sèche et terne, en gros, c'est pas la zoubida comme avec Caligula ou Berlusconi). Mais j'insiste vraiment sur la notion de répétion et mâchage et rabachage des idées qui sont écrites encore, encore et encore.
Or, l'on m'objectera peut-etre (probablement en redressant ses lunettes) que l'intérêt pourrait résister dans le style. Après tout, Nietzsche, Larouchefoucauld, Cioran ou Valéry ont brillé dans le receuil de brèves. Hélas, Marc-Aurele reconnait lui-meme en passant qu'il est ravi de ne pas avoir eu trop de talent en écriture car cela l'aurait inciter à s'anbandonner à cet art et pas à la philosophie.
M'est avis que nonobstant ceci, cela n'aurait pas été de refus s'il avait eu un rien plus de talent d'écriture...
PS : L'on s'entend qu'à la lecture, Marc semblait etre un empereur d'une réelle valeur humaine et il reste plaisant de savoir qu'il y a eu des hommes de pouvoir de son esprit. Mais il faut séparer l'homme de l'oeuvre. Et ceci n'en est même pas une...
Titre de Cioran...