La tour infernale
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Ce film est l'adaptation d'un livre de Michael Lewis, le gars qui a écrit Flash Boys, que j'ai mis 6 mois à lire, rame de métro après rame de métro.
Cette fois-ci on suit les investisseurs qui ont parié sur la crise de 2008, et se sont fait une montagne d'argent.
Dans l'ensemble c'était plutôt pas mal, d'où le 7/10.
Je suis assez critique sur ce thème maintenant que j'ai vu des tas de films dessus, dont 2 très bons ; et j'avoue que niveau pédagogie il ne tient pas la comparaison, par exemple. Alors oui, on met une blonde à poil dans un bain, ou cette brune connue devant une table de black-jack pour expliquer les concepts subtils, et peeeut-êêêêêêtre que le beauf des campagnes arrive légèrement mieux à suivre ...
Mais d'une part, Matt Damon faisais un bien meilleur boulot dans Inside Job, entre autre parce qu'il prenait le temps de le faire jusqu'au bout.
D'autre part, l'être humain épris d'égalité que je suis fait automatiquement perdre un point à tout projet qui ressent le besoin d'objectifier une femme pour capturer l'attention de son public.
Bref, ça, c'était pas optimal. Si vous voulez comprendre les rouages de cette crise, ne regardez pas ce film ; commencez par dépenser un week-end sur des MOOC de macro-économie, puis regardez Inside Job, puis faites un M2 d'ingénierie financière. Y'a pas d'secret.
Les acteurs font un bon boulot, surtout Steve Carell ; bon dieu, ce mec à chaque fois qu'il fait un rôle non-comique je le trouve brillant, et là ça touche.
Un peu déçu par Christian Bale par contre, l'autisme est exagéré à l'extrême et ça dénature le personnage, personnellement ça m'a fait ressortir du film. C'est pas si compliqué de rencontrer de vrais aspergers pour trouver l'inspiration, si ? Ces gens sont hommes et des femmes avec des manques assez spécifiques en général : c'est pas la peine de mettre tous les défauts au personnage pour qu'on saisisse.
Sauf si, encore une fois, le public ciblé était "les simples d'esprit".
La réalisation est intéressante et tente un parallèle entre "arnaques en finance" et "arnaques au cinéma".
J'ai pas compté les faux raccords tellement y'en a, mais en fait on comprend qu'ils sont volontaires, qu'ils servent l'emphase et l'esbroufe. De la même manière que 80% de la finance c'est de l'esbroufe.
Enfin, les quelques premières et dernières minutes du film essaient de redorer la morale, et à mon goût ça dessert l'oeuvre d'un point de vue artistique.
On vient de passer deux heures à regarder des gens qui :
- sont sans scrupule au debut du film
- trouvent une manière de gagner beaucoup d'argent
- enquête un peu
- doutent un peu
- le font (spoiler)
- sont toujours sans scrupule à la fin du film
C'est pas exactement la bonne peinture pour y coller un commentaire du genre "Au fait, ce sont les citoyens qui ont payé pour la crise au lieu des banques qui étaient responsables, c'est pas bien !".
Mouais. À essayer de mettre plusieurs film dans un seul, on y gagne pas forcément.
Bref, c'est un mauvais documentaire mais cinématographiquement c'était pas mal. Sur le fond, je pense que le livre est mieux.
Créée
le 6 janv. 2016
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