The Big Year est fort sympathique, et cette qualité suffit à emporter l’adhésion d’un spectateur promené pendant une heure et demie parmi les volatiles en tout genre. Le format du concours – une année pour observer le plus d’oiseaux possible – confère au film une structure souple faite de pauses et d’ellipses, d’accélérations comiques et de ralentissements mélodramatiques assez bien dosés ; les paysages se succèdent sans plaquer une impression de carte postale, traversés par des acteurs visiblement heureux d’être là : Owen Wilson en compétiteur compulsif agace et suscite la compassion, le duo formé par Steve Martin et Jack Black réjouit, même si le potentiel comique ravageur de chacun est mis en sourdine, joué sur un mode mineur, au profit de prestations gentillettes.
Comédie familiale sans autre prétention que d’embarquer le spectateur dans une course à l’oiseau amusante, The Big Year s’empare d’un sujet original pour décliner les thèmes chers à la comédie américaine puritaine : éloge de la vie de famille et de la fidélité conjugale, capacité de l’individu à vivre sa passion sans renier son travail – c’est le cas du personnage campé par Jack Black – ou décidé à se consacrer à son épouse, ses enfants et petits-enfants – celui joué par Steve Martin. Mais qui a dit que défendre les valeurs traditionnelles de son modèle idéologique était un défaut ?