beau trou noir
Regarder un film d'Abel Ferrara, c'est... comment dire ?. C'est comme lire une revue provocatrice et dérangeante en se disant que, pourtant, elle contient un petit quelque chose qui la place...
le 26 mars 2015
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Regarder un film d'Abel Ferrara, c'est... comment dire ?. C'est comme lire une revue provocatrice et dérangeante en se disant que, pourtant, elle contient un petit quelque chose qui la place clairement au-dessus de tout. En effet, les films de Ferrara, c'est un peu ça : des films peu recommandables en apparence mais qui, pourtant, méritent d'être vu tant, sous leur surface choc, se cache une vision ô combien percutante et terriblement réaliste du monde où du moins, du MAL du monde.
C'était déjà le cas de films comme "King of New York", "Bad Lieutenant" et "The funerails", pour ne citer que quelques toiles du maître. "
The blackout", l'un des films les plus méconnus de son auteur, poursuit donc l'objectif de l'oeuvre du cinéaste; à savoir traiter du mal sous toutes ses formes (drogues, violence, corruption) symbolysé, pour ne pas dire gravé, dans le corps d'un individu malade. Cependant, il le fait de façon différente. En effet, Ferrara opte ici, pour une approche plus expérimentale, n'hésitant pas à questionner le pouvoir de l'image. C'est en effet bien de celà dont il est question dans ce film-ci : la recherche d'une image, d'un souvenir perdu que seule le mal que l'n croyait vaincu à jamais (la drogue et l'alcoolisme) peut faire revenir. Quel est donc ce fameux "blackout" qui perturbe tant Matty (excellent Mathew Modine), l'acteur ex-tocico qui a décidé de se réinsérer. Et surtout, POURQUOI cherche-t-il tant à le retrouver ? C'est cela qui intéresse en très grande partie Ferrara qui, par ailleurs, met bien l'accent là-dessus(à la fois techniquement et esthétiquement).
Ainsi, les magnifiques surimpressions illustrant les sombres et profondes pensées de Matty illustrent parfaitement cette volonté d'Abel Ferrara de questionner l'image et son rapport éventuel avec le mal.
En optant pour une approche plus expérimentale (on peut même dire plus moderne), le cinéaste innove son cinéma, habituellement classique, déstabilisant et bouleversant de justesse (mais pas de tendresse, ce mot-là n'existe pas chez le grand Abel), tout en restant fidèle à ses thèmes de prédilection : le rapport de l'individu à la drogue, le mal comme seul et unique raison de vivre, l'impossible envie besoin de rédemption.
Bref, "The blackout" est un film que je recommande à tous et à toutes, cinéphiles avides de découvertes intéressantes et amateurs de bon goût. Injustement méconnu, ce film mérite d'être vu pour ce qu'il est : UN BON FILM.
Créée
le 26 mars 2015
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