Vivant avec sa famille dans un bidonville sur le point d'être rasé, un homme rencontre un producteur de films dit suff movies, soit des meurtres réels sur l'écran, qui lui propose la somme de 50 000 dollars pour tenir un rôle d'ici une semaine. Afin de mettre ses proches à l'abri du besoin, il accepte, reçoit déjà un tiers de la somme, et se prépare à sa mort prochaine.
The brave est le premier, et sans doute dernier, film réalisé par Johnny Depp, dont la réception cannoise en 1997 fut si catastrophique qu'il en a empêché la diffusion en Amérique. Pourtant, vu les tas de daubes qui ont fleuri au Festival depuis des décennies, je ne vois pas en quoi ce film-là méritait le courroux des critiques. Maladroit, sans nul doute. Narcissique, peut-être. Mais sincère, certainement. J'y vois l'histoire d'un homme qui se rend compte de ce qu'il a au moment où il va perdre sa vie, et c'est vrai que sur deux heures, l'histoire a du mal à tenir, car elle est peine perturbée par des virées dans le bar local ou les scènes avec Luis Guzman qui joue entre guillemets le méchant.
Mais c'est peut-être du aussi à la présence annoncée en grandes pompes sur l'affiche de Marlon Brando, qui joue le rôle du producteur, lequel apparait moins de cinq minutes à l'écran dans sa dernière époque où il n'en avait plus rien à faire, sur son fauteuil roulant. Car à ce niveau-là, c'est presque de l'escroquerie.
Mais il y a ici la volonté d'un acteur, Johnny Deep, de porter une histoire peut-être personnelle, dans un rôle où il n'est pas magnifié, mais qui est énormément présent à l'image, Car il est au fond dommage qu'on connaisse peu les personnages, en particulier les enfants qui vont porter en quelque part son héritage. Car on se dit que 50 000 dollars pour une vie humaine, ça n'est pas cher payé.
Il y a un travail sur l'image, limite jaunatre, pas vraiment sur la mise en scène, mais c'est sans doute un acte sincère de la part de Depp qui ne méritait en aucun cas cette volée de bois vert.