"Love will tear us apart"
Le cinéma de Gallo est à son image, terriblement clivant : là où les uns crient au génie, les autres crient à la branlette intello-boboisante-nombriliste.
Et pour aggraver son cas, le garçon y va de sa provocation*, ou du moins ce qui peut être perçu comme tel par certains, et donne le bâton à ceux qui voudraient prouver qu'il a besoin de ça pour exister en tant que cinéaste. Voilà comment, à l'instar d'un "Irréversible" (1), un film se retrouve réduit à une scène, alors que tout ce qui se trouve à côté est tellement plus passionnant à observer. Et c'est ainsi que la Croisette s'est retrouvée en ébullition et est passée totalement à côté de ce grand film.
Encore plus que dans le déjà très réussi "Buffalo '66" (2), ici Gallo se dénude, au propre comme au figuré, dévoile ses terribles faiblesses, ses déchirures, et signe ainsi un sublime "road-movie crépusculaire", hanté par le désespoir et la souffrance.
Je suis persuadé que le temps rendra justice à ce film et qu'il sera un jour vu pour ce qu'il est selon moi : un immense cri d'amour.
Et de toute façon quand un mec choisit de glisser "Milk and honey" ( http://youtu.be/fO7ih6Nu3MA ) de Jackson C. Frank (3) dans sa BO, je me prosterne devant lui.
* une scène de fellation non simulée
(1) http://www.senscritique.com/film/Irreversible/404334
(2) http://www.senscritique.com/film/Buffalo_66/398232
(3) http://www.senscritique.com/album/Jackson_C_Frank/critique/17195970