Thomas (Tim Kalkhof), pâtissier résidant à Berlin, s’éprend d’Oren (Roy Miller), un homme marié vivant avec femme et fils à Jérusalem, lors du passage de celui-ci dans la capitale allemande pour une mission professionnelle. Les deux hommes poursuivent alors une relation clandestine au rythme des voyages d’affaires berlinois du hiérosolymitain. Quand, du jour au lendemain, Oren devient injoignable, Thomas quitte tout pour mener l’enquête à Jérusalem et comprendre ce que cache le silence imprévu de son amant. Sa porte d’entrée sur l’univers d’Oren est le café que tient sa femme Anat (Sarah Adler) qui – le hasard faisant bien les choses ! - a justement bien besoin de cours de pâtisserie…
Si le scénario a ses invraisemblances, il ne pèche en revanche pas par verbiage excessif. Laissant le temps au temps, le réalisateur montre l’amour naissant, grandissant, vacillant, à travers des regards et des gestes qui valent tous les aveux du monde. Les personnages centraux, quant à eux, tous deux doux et discrets, brillant davantage dans l’intimité que dans la sphère publique, suscitent rapidement l’empathie.
The cakemaker séduit également par son épicurisme. Homosexuel ayant grandi dans une famille religieuse, le réalisateur et fin gastronome Ofir Raul Graizer a très tôt utilisé son droit d’inventaire pour ne garder que le meilleur de la tradition juive, c’est-à-dire la cuisine et l’art. Mêlant la pâtisserie allemande à la culture juive de la commensalité, il nous met l’eau à la bouche avec ses nombreuses scènes de préparation de gâteau et de repas pris en commun, signant une histoire d’amour et de pâtisserie joliment romanesque.