Jusqu’au bout je me suis dit que ce que j’étais en train de voir serait un de mes meilleurs visionnages de 2020. Bon même si je m’étais un poil emballé, c’est dire autant la surprise fait plaisir. The Call est bon, très bon ! Le cinéma sud coréen propose toujours des rendez-vous pertinent, quelque soit le genre, et c’est une réelle prouesse.
Le réalisateur arrive donc avec un film de tueur en série et première chose qui frappe : c’est l’intelligence du scénario. On débute avec une correspondance étrange qui lie deux époques différentes avec un naturel si époustouflant qu’il semble réaliste. Et côté fantastique, c’est maîtrisé de bout en bout et suffisamment sobre pour que justement, cette sobriété s’accorde avec quelques chose de purement cohérent et réaliste et non plus fantastique. Un pari de taille mais d’instant réussit et relevé.
Cette correspondance va tourner au drame lorsque les protagonistes comprendront qu’ils pourront s’entraider mutuellement afin de modifier les erreurs du passé. Un premier tiers de film très joyeux qui annonce finalement déjà le pire. Il ne faudra que peu de temps avant que le procédé montre ses limites.
C’est, avec beaucoup d’empathie pour notre héroïne que l’on suivra son bonheur autant que son malheur. Un triste sort lui est réservée et il est fort probable que sa soif de reconstitution égoïste soit punie à l’avenir. Une volonté que nous, spectateur rejetons, cette spirale infernale de possibilité nous contentais très bien au début... jusqu’à ce que quelqu’un en décide autrement et fasse vivre un véritable enfer à notre héroïne.
Car oui, je l’ai dit au préalable mais nous avons affaire à un film de tueur en série. C’est, sans subtilité aucune que la ligne progressive du récit est tracée. Un mort par ci un mort par là et au final, ça chamboule tout un monde. Ce qui existait n’existe plus car on l’a supprimé avant. Un désavantage monstrueux à la fatalité mesquine et malhonnête. On était en droit de savourer cette happy ending mais ce n’était que de courte durée. Un passage peut-être un peu too much dans le sens où on a suffisamment perdu dans cette affaire, la moindre des choses aurait été de nous récompenser un peu plus je trouve.
Et donc une histoire bien ficelée très bien emballée. Une ambiance se dégage de ces plans, de tensions premièrement. On baigne quelque peu dans l’horreur aussi. C’est vraiment bon de ce point de vue là. Également, on a de grands moments de vfx absolument incontournables dans le film, des passages qui marquent tant la réussite de ce genre de séquences est de taille ! La scène en voiture dans le tunnel est certainement l’exemple le plus frappant. Des passages où le fantastique opère la plupart du temps avec élégance. Enfin, la composition des cadres est bonne et promet de beaux plans et certains passages sont très beaux dans la photo et les couleurs.
Le tout sublimé par instants avec une bande son qui tabasse, apportant un côté nerveux et enragé au film, une réussite de bout en bout qui prend vie avec la force de ses interprètes, tous géniaux !
On est quand même très frustré du funeste destin irrémédiable de certains personnages, comme je l’ai dit, on perd plus que ce qu’on ne gagne au bout du compte, quelque part, on a du mal à l’accepter. Le résultat des courses est déplorable, on aimerait réécrire l’histoire à nouveau... une seule envie alors, d’y replonger pour tout arrangé !
Vous remarquerez qu’ici, pour un film qui joue sur deux temporalités différentes, on ne cherche pas à s’accrocher à une boucle... structure aussi bonne sur le papier que suicidaire pour de nombreux films, ce film demeure, même si prévisible, toujours doté du bénéfice du doute là où quand on comprend les rouages d’un film de boucle... eh bah c’est malheureux pour le film mais il n’a plus rien à cacher.
Film : 4
Feeling : ❤️❤️❤️