Lovecraft situe la plupart de ses oeuvres dans une période allant de 1880 à 1930 essentiellement. Le parti pris de ce moyen métrage était le suivant : filmer le mythe de Cthulhu au moment ou celui-ci se déroule.
Ainsi le film choisi un noir et blanc d'époque, muet, avec les boites de dialogues à l'écran, une musique artisanale, certes à la guitare électrique ( c'est pas tellement d'époque vous me direz mais le rendu est tellement bon qu'on excuse vite ), le tout couronné par une ambiance de films d'horreur/ fantastique d'époque à savoir l'expressionisme allemand en plein essor.
Si le film n'as clairement pas la prétention d'un Dr Caligari ou un Nosferatu cet aspect désincarné de la cité de Rlyeh est vraiment appréciable. Le choix de l'expressionisme allemand renforce cet aspect mystique, sombre et hors du monde. Les murs sont tordus, brisés, de travers, parfois énormes comme des sommets vertigineux.
Le film présente aussi des décors, des personnages types des récits Lovecraftiens et on sens un réel soin du détail. On passe du vieux loup de mer au policier chevronné, tout ces personnages gravitant autour du fameux enquêteur maudit, qui à fouiné dans un héritage maudit de documents compilés à propos de Cthulhu, et du mythe qui l'entoure.
Mythe qui se manifeste par ailleurs par les voies habituelles : Des rêves étranges au souvenirs confus, rencontre avec des tribu lui vouant un culte, récupération d'une idole de pierre aux étranges gravures, apparition de la cité de Rl'yeh et enfin de Cthulhu en personne.
Une apparition dont j'ai eu peur tout du long, craigant le monstre un peu dégueu.
Au final le choix du stop-motion est très habile, il permet un mouvement saccadé qui renforce le malaise. De plus le film disposant de peu de moyen, on sent le coté amateur qui veut bien faire tout le long et qui à longuement réfléchi le projet pour éviter les écueils, Cthulhu est surtout suggéré, comme confondu avec la tempête, les éléments déchainé et l'obscurité.
Au passage le traitement du clair-obscur est vraiment par moment au poil : la lampe qui se balance sur les visages apeurés, l'enquêteur qui finit par rejoindre l'ombre dans un plan final marquant etc...
Le film se finit avec deux citations de Lovecraft, évidemment l'hommage est omniprésent, mais le film aura su être autre chose que seulement cet hommage, on nous livre ici une vision de l'univers Lovecraftien dépeint à l'époque ou il se déroule. Il y à une véritable démarche de création, de réappropriation du mythe.
Pour lire la suite de cette critique pas besoin de cliquer sur un lien de merde. Elle est déjà entière. Bonne journée sur SensCritique.