Je pense que pour apprécier ce film, il faut le voir en connaissance de cause. Avoir une idée de qui est Lovecraft et de ce que représente grosso modo le mythe de Cthulhu est un plus qui, je pense, est presque un pré-requis avant de tenter le visionnage de ce film.
A partir de là, vous avez de grande chance de trouver cet adaptation très intéressante. Le premier point que je souhaite aborder concerne l'aspect purement esthétique du film. Si on met de côté tout l'aspect Lovecraftien, le film a été réalisé et monté pour ressembler à un film des années 20. Un exercice qui peut sembler étrange, et pour le coup j'ignore si la technique à quoi que ce soit de fidèle avec ce qui se faisait à l'époque, mais tout fait croire que c'est comme à l'époque et ça fonctionne plutôt bien, que ce soit dans le montage, la photo et les effets spéciaux qui ont un côté oldschool sympathique pour peu que l'on apprécie la démarche. Le film est en noir et blanc, muet, couper d'interjection textuelle pour mettre des mots sur certaines répliques ou pensés des personnages, et accompagner d'une musique à l'ambiance très noire et mystérieux.
Si l'on revient à l'aspect Lovecraftien, ce choix est d'autant plus intéressant que la mythologie de Lovecraft prend ses racines dans des récits se déroulant au début du XXème siècle. Si aujourd'hui cet univers touchent toutes les époques à travers de nombreux médias (jeu de rôle, jeux vidéo, films, BD et même jeux de société), la base de la base, c'est quand même dans les années 1920.
Un autre gros points fort du film : c'est une adaptation extrêmement fidèle. On retrouve le même rythme du récit, la même ambiance, et malgré la présence d'image, on laisse de temps à autre libre court à l'interprétation et l'imagination du spectateur, ce qui ne fait que renforcer le mystère et l'inquiet autour de l'intrigue de l'Appel de Cthulhu. Le récit nous mène d'histoires en souvenirs, aux travers des témoignages de tout ceux qui, un jour, ont approché de près ou de loin le mythe de Cthulhu, jusqu'à sa fin, où le spectateur en sait désormais autant que le personnage principale, et se demande s'il parviendra à dormir en paix cette nuit...
N'est pas mort ce qui à jamais dort et au long des ères étranges peut
mourir même la Mort