La contrainte que s’est imposée le réalisateur est en apparence pertinente : une caméra à l’épaule et un unique plan pour relier tous ces personnages disparates mais surtout pour entrer dans le quotidien d’une cuisine. En effet les parcours sont les mêmes, répétitifs, réitérés et les acteurs, précipités se heurtent à la caméra, signe de l’abrupt incessant. De ce fait, les angles de vue se multiplient pour essayer de tout capter. Ce procédé, simulacre d’un montage sans coupe, montre vite sa limite : à vouloir tout montrer, il en manque l’essentiel puisque jamais on ne voit le réel travail culinaire, coltiné à un prétexte. Même si cette première moitié fonctionne, elle rate l’acharnement d’un métier sûrement plus complexe que poser des plats sur une table. La deuxième partie se concentre donc à devenir un film de dilemme : avec la hiérarchie, les clients, les critiques ou les finances, les relations se complexifient jusqu’à l’accident de trop. Toutefois le film, à l’image de son personnage, semble dépassé par les événements et ne semble savoir quelle direction lui donner. Ne sachant comment conclure, la fin survient alors déconnectée du reste du récit.
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le 22 janv. 2022
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