Deux cyclistes amateurs ahanent dans un col, suivis d'une somptueuse 2CV écarlate. L'affiche de The Climb fait déjà une allusion claire à la francophilie du film, assumée et parfois un peu embarrassante (les chansons de la B.O !). Le récit de l'amitié masculine qui sert de fil conducteur ne s'exprime pas dans The Climb par une évolution narrative classique, mais par une série de plans-séquences, sans indication chronologique. Rien de perturbant dans cette mise en place, mais le film y perd nécessairement en continuité, le danger étant de ne plus voir qu'une série de moments et de situations, plutôt qu'une évolution dramatique constante. La mise en scène est cependant brillante, sans être trop voyante, et ajoute elle-même une sorte de commentaire aux différents psychodrames qui se jouent, au même titre, et même plus efficacement parfois, que les dialogues. L'amitié entre les deux héros passe par des ascenseurs émotionnels permanents, alors que la place des femmes, dans cette relation forte, pose tout de même problème, plutôt vues comme des enquiquineuses et des empêcheuses de rester fidèle à sa personnalité. Un brin de misogynie latente ? Un peu; mais mise en perspective par une critique volontiers acerbe des postures traditionnels de la virilité. Souvent drôle (la scène d'ouverture dans le Col de Vence), presque toujours amer et fréquemment cruel, le film rappelle plus le cinéma d'Altman que celui d'Allen, notamment pour sa vision sardonique de la vie de famille. The Climb n'est sans doute pas la pépite estivale annoncée mais un film qui a de la moelle et un vrai style, sans compter deux interprètes principaux, Kyle Marvin et Michael Angelo Covino, pétris de talent.