Ceci était une phrase promotionnelle pour 10 Cloverfield Lane, à savoir le film qui a mis officiellement en chantier l'idée d'un univers "partagé" , ayant tous pour nom Cloverfield.
Et en ça, 10 Cloverfield Lane est un film que j'aime beaucoup : ça crée une thématique à la Black Mirror, où un monstre, ou la peur peuvent avoir plusieurs visages.
Et en ce sens, The Cloverfield Paradox va dans ce sens. Mais d'abord, résumé.
Se déroulant en 2028; la Terre se trouve en situation de crise énergétique : les ressources fossiles tendent à manquer (sauf erreur, on a assez de pétrole ou de Charbon pour tenir plus longtemps que ça, mais bref). Une solution commune est donc envisagée : créer un accélérateur à particule qui doit permettre de produire l'énergie tant espérée. Le hic, c'est qu'on ne sait pas les risques que cela pourrait enclencher. Il est donc décidé qu'une équipe multinationale s'occupe de faire marcher l'appareil dans une station spatiale. Le hic, c'est que le fonctionnement de l'objet créera des conséquences inattendues....
...Et ça pose problème. Avant de parler de ce qui ne va pas ( et de ce qui va), je vais d'abord présenter l'idée de ce Cloverfield.
I Le Clover-Verse
À savoir que cet accélérateur serait responsable de l'apparition des monstres sur Terre; dans un premier temps, ça parait tout simplement incohérent (il suffit de voir le premier Cloverfield : on se situe dans le présent, pas en 2028. Ou les caméras n'ont pas évolué depuis), mais l'hypothèse que plusieurs failles se créent simultanément et à plusieurs époques ( donc à toucher le passé, le présent et le futur) rend la chose déjà plus intéressante. Surtout lorsqu'on sait que le quatrième film se déroulera lors du débarquement.
Donc en somme, The Cloverfield Paradox explique l'apparition des monstres, où des hypothèses sont présentes dans les films antérieurs. Certains noms et marques sont aussi reconnaissables entre les trois films.
Et j'étais content de penser à ça; de partir de quelques hypothèses , de me dire que le film n'en trouvera pas vraiment.
Sauf que :
- On a , évidemment, quelqu'un qui explique les risques du Cloverfield Paradox.
- Ces risques se révèlent vrais : mélange entre deux dimensions, apparitions des monstres...
Du coup, le film se foire : pas parce que l'hypothèse est mauvaise en soi (si elle se confirme, cela peut créer une sorte de "ok") , mais parce que le film l'explique. Mais c'est l'objectif du film alors ? En soit oui, et en ce sens il détruit ce que les deux autres films avaient crée : pas de réponse claire, que des hypothèses jamais exprimées dans le film.
Un exemple : le personnage de John Goodman. Il a emprisonné une jeune fille ? Il a un complexe avec les femmes ? Il a percuté volontairement la voiture de l'héroïne ? C'est parfaitement possible, voire confirmable. Sauf que le film ne le dit jamais. Il le montre, mais ne l'affirme pas. Cloverfield Paradox confirme ce qu'il propose. Bon , du coup ça confirme que les scientifiques ne sont pas cons, mais encore une fois il pourrait simplement émettre des hypothèses.
Mais l'importance du film dans le Clover-Verse (à quand le Alex/Sam-Verse ?) n'est pas le seul hic avec ce qu'avaient construit les films précédents.
Si on retourne dans les huit clos la majorité du temps, ce n'est pas forcément un mal. Ce dont j'ai vraiment du mal, c'est de trouver ce "monstre", cette chose qu'on retrouve dans les autres films.
Je préfère plus utiliser le mot "peur" (personnellement je pense au 1 avec la peur d'avouer ses sentiments, ou le 2, où la peur est le motif de fuite..notamment au niveau de ses sentiments). On retrouve l'idée de couple du personnage principal (et même du deuil), mais je trouve cela moins développer. Peut-être, car, malgré la prestation du personnage, il faut du temps d'écran et de présentation pour les autres. Background qui reste quand même très faible (mention spéciale au catholique brésilien, qui fait la messe avec son pote italien. Certains diront cliché, je dirais logique, mais cliché).
Le seul point commun que je trouve entre les trois films et qui me semble respecté, c'est le contexte qui entoure les personnages qui les pousse à avancer; l'invasion pousse le héros à chercher sa dulcinée; le risque que l'extérieur soit empoisonné ( ou pas), puis l'existence confirmée des monstres. Ici, la crise énergétique pousse le personnage principal à partir dans l'espace loin de la personne qu'elle aime, et par la suite, pour empêcher un conflit mondial. Même si je pense que mon paragraphe simplifie les raisons qui font avancer les personnages, c'est un point que j'aimerais émettre. Et ça a l'air d'être la même chose dans le prochain film ( la guerre pousse les personnages à avancer).
En conclusion de cette immense partie, le point central du film n'est pas bon à mes yeux : trop explicatif par moment où il devrait être mystérieux, et pas en phrase avec les précédents films, pourtant à la fois différents et proches.
Et le reste ?
C'est correct. Voilà.
Bon, à plus développer, le film possède une réalisation...correcte.... Les décors sont efficaces, l'écriture aussi par moment ( surtout le personnage comique), et certaines situations marchent bien ( comme le bras du comique).
Mais je n'ai pas trouvé quelque chose de marquant dans ce que je viens de citer. Par moment, j'ai même un peu lâché le film.
Conclusion :
Et en ça, je pense avoir bien résumé mon rapport à The Cloverfield Paradox, loin de l'annonce surprise : la recherche de quelque chose que je n'ai pas retrouvé. Sans être désagréable, je ne le trouve aucunement marquant comme a pu être le deuxième film à mes yeux. Non pas, car on change de situation , mais parce que l’exécution est à mes yeux discutables.
Mais je n'ai pas peur pour la suite; ce n'est pas parce qu'un film est raté que la suite le sera forcément, mais j'espère trouver ce qui fait Cloverfield à mes yeux. Wait and see.