Malgré de profondes erreurs d'écriture, « The Collector » avait réussi à sortir son épingle du jeu : ce tour de force était possible notamment grâce à un subtil mélange de genres, où l'équilibre était maîtrisé entre torture porn/slasher/home invasion, ainsi qu'avec une mise en scène vraiment efficace qui faisait vivre l'action. Trois ans plus tard, les scénaristes Marcus Dunstan et Patrick Melton réitèrent l'expérience du collectionneur en tentant une approche différente et avec la volonté d'en révéler davantage sur cet individu et son univers. Malheureusement, c'est un échec.
Dans cette suite très maladroite, l'action reprend semblerait-il peu de temps après le dénouement du premier opus : Arkin, le voleur gentilhomme - un personnage pas vraiment bien écrit - qui s'était fait enlevé par le collectionneur, est libéré de sa mystérieuse « boîte rouge » par Elena, la fille d'un homme riche s'étant retrouvée prisonnière d'une discothèque clandestine qui s'est finalement révélée être le repaire du collectionneur, où il en profite bien entendu pour effectuer quelques massacres sommaires sur de jeunes teufeurs. Dès le début, le ridicule du scénario et du film dans son ensemble est fièrement dépeint par une abominable scène de « moissonnage de victimes » - oui, tout à fait, ceci n'est pas une plaisanterie, jamais... -, un piège déclenché de manière purement aléatoire et inconséquente, dont l'absurde mécanique est dévoilée par une animation 3D absolument lourdingue, laide et exagérément longue.
Les erreurs d'écriture et de mise en scène se cumulent tellement que cela en devient inquiétant pour la suite, tant la narration qui n'a plus aucun sens se détache totalement de ce qu'avait construit le premier film. Le métrage tente vainement d'explorer l'univers du collectionneur en lui conférant un profil de psychopathe tordu qui s'essaie à la couture sur des cadavres humains qu'il collectionne, mais finalement cela ne fait que desservir le récit et retire au personnage du collectionneur toute la fascination et le mystère que l'on pouvait ressentir autour de lui. L'intrigue enchaîne sur des incohérences en veux-tu en voilà, des évènements complètement tirés par les cheveux, des actions et des comportements purement irrationnels, parfois totalement artificiels et prévisibles. Les personnages sont vraiment très mal écrits, leur évolution est incohérente et maladroitement interprétée... même le doublage de Josh Stewart est mauvais, ce qui n'était pas le cas dans le premier opus.
Tout ce qui faisait le charme de « The Collector » a disparu. La tension et le rythme sont mal gérés, avec une mise en scène misérable ; la compréhension de la typographie des lieux et de l'espace a pris un sacré coup ; l'action est peu lisible ou simplement inconséquente ; le cœur du récit n'est toujours pas développé et part dans tous les sens... la réalisation dans son ensemble n'a plus du tout la maîtrise du premier film, on ne sait plus où l'on va...
Si je mets deux étoiles, c'est uniquement pour la scène finale qui fait écho à la fin du film précédent et qui, peut-être, est la séquence la mieux travaillée du film malgré le fait qu'elle n'apporte rien à la construction du récit et qu'elle ne dure que trois minutes.