Carrie à deux balles
De même que Black Christmas version 2019 entendait mettre à jour un classique du cinéma d’épouvante à grand renfort de féminisme – alors même que le long métrage de Bob Clark proposait un féminisme...
le 31 oct. 2020
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De même que Black Christmas version 2019 entendait mettre à jour un classique du cinéma d’épouvante à grand renfort de féminisme – alors même que le long métrage de Bob Clark proposait un féminisme intelligent servi par une réalisation magistrale, deux qualités absentes de ce risible remake –, The Craft : Legacy aimerait prolonger The Craft, sorti en 1996, tout en le réactualisant, c’est-à-dire en accentuant la charge « féministe ». Dans les deux cas, une réalisatrice inconnue est choisie, étrangère jusque-là au genre du cinéma d’épouvante et, plus largement, au cinéma : choix politique, nous le comprenons aisément, choix malheureux, nous le percevons rapidement, dès les premières minutes d’un film laborieux et vide qui entasse pendant une heure et demi une collection de postures figées qu’il emprunte tantôt à Carrie, tantôt aux teen movies à la mode, tantôt aux films de possession avec planche de Ouija à l’appui.
Car il convient ici de tordre le cou à deux présupposés ineptes : opter pour une femme derrière la caméra ne signifie en rien injecter dans l’œuvre une quelconque forme de féminisme ni obtenir enfin un « regard de femme » porté sur des actrices/personnages féminins. Que le « regard féminin » soit réservé aux réalisatrices constitue un préjugé qu’il faut combattre et qui s’avère, dans le cas de notre présent long métrage, inopérant pour de multiples raisons, mais dont la principale serait qu’il n’y a tout simplement pas de regard. Aucune vision artistique, aucune vision politique des personnages, sinon le coup d’œil d’une militante opportuniste de la première heure qui brasse de l’air en pensant réinventer l’héroïne du septième art. Les quatre amies disposent de personnalités interchangeables et plates qui tendent à s’annuler à mesure que leurs pouvoirs augmentent, les transformant en figurine de pacotille. Voilà un concentré de bêtise privé de mise en scène, répétitif et lassant, qui punit les méchants hommes et châtie un spectateur en quête de frissons pour sa soirée confinée d’Halloween.
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le 31 oct. 2020
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Je n'ai objectivement qu'un vague mais plutôt bon souvenir de Dangereuse Alliance (The Craft) le film d'Andrew Fleming sorti en 1996 avec Neve Campbell et cette magnétique petite teigne de Fairuza...
Par
le 1 mai 2021
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Bon, je ne peux pas dire que ce film m’a déçu puisque je savais exactement ce que j’allais voir. Un film Blumhouse, avec sur l’affiche 4 filles dont une de couleur et deux moches, ça ne va pas...
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