Reupload de l'infâme critique bizarrement disparue de SC, navré pour l'air de déjà vu.

Bon, je ne peux pas dire que ce film m’a déçu puisque je savais exactement ce que j’allais voir. Un film Blumhouse, avec sur l’affiche 4 filles dont une de couleur et deux moches, ça ne va pas chercher bien loin en 2020. Mais bon allez, donnons lui une chance. Qui sait, peut être qu’il y a un truc à sauver…


Quatre lycéennes décident de pratiquer la sorcellerie. Et ça marche. Loin de se dire que la religion chrétienne nous avait prévenu et qu’il faudrait régler le problème par une cuisson à point, elles décident de progressiser leur lycée, en ensorcellant tous les mâles toxiques de leur bahut pour en faire des androgynes inclusifs adeptes de Beyoncé. Multipliant les lavages de cerveaux de mâles hétéros à coup de militantisme magique, la pensée unique de ce sabbat matriarcal s’étend à la majorité des élèves, et surtout à Timmy, cis blanc harceleur de premier ordre (mais pas gay, seulement bi pour éviter une boulette de non respect d’orientation à la Grave)


Bon, je vais arrêter les sarcasmes et commencer l’analyse. Ce film d’horreur fantastique ne fait peur à aucun moment, ce qui est déjà un indicateur de son efficacité (vu son incapacité à cerner clairement ses personnages en dehors de leur caractéristique (noire, trans...) . Toute la mythologie progressiste est là, et aucun cliché ne manque. Le cis blanc harceleur qui en fait est puceau, la mère tolérante et le père autoritaire, la bande de copine ultra progressiste, et la reprise du pouvoir par les femmes via la sorcellerie, incarné par un final où on boxe littéralement un blanc cinquantenaire hétéronormé. Mais le film pousse plus loin, et nous déclare que le progressisme, c’est élever son corps et son âme (pensée totalement religieuse), et que c’est l’ordre naturel, incarné par un sorcier cinquantenaire cis blanc hétéro homophobe qui est l’ennemi à abattre, et qu’on réussit à abattre à coup de sortilèges inclusifs. Final en happy end en invisibilisant tous les hommes du casting pour laisser la part belle au quatuor double X qui nous a offert tous ces moments de bravoure.


Ce film n’est pas un film fantastique intéressant (qui fait regretter son original qui voulait davantage s'affirmer comme un film générationnel promouvant son anti conformisme). Ce n’est pas non plus un film d’horreur. La seule efficacité émotionnelle qu’il parvient à développer, c’est quand son harceleur cis blanc hétéro puceau fait un coming out maladroit en pleurant (et on apprécie la légèreté du film qui lance le morceau « piano triste » à ce moment). Ce film est un tract politique qui ne fait aucun effort pour raconter une autre histoire que la normalisation du monde par le progressisme. Tout le progrès s’incarne dans la magie et les mages noirs sont les vestiges d’un monde ancien qu’il faut purifier par le feu. Il n’y a pas d’autre histoire à raconter que le Progrès. Ce n’est donc pas un divertissement, c’est une bannière de sociale justice. Comme nombre de films « engagés » aujourd’hui, il s’agit juste de faire plaisir au public visé (et à la critique ciné) en insultant les autres, et ici, ils ne se gênent pas pour ne pas écrire un scénario un peu plus consistant. Les opinions suffisent à faire le film aujourd’hui. Enfin, du point de vu des producteurs. Le public, lui, ne raffole pas de ces conneries qui seront vite enterrées sous les nouvelles ordures à la mode qu’on nous tournera en 2021 (le film est sorti direct en VOD aux states). Il faudrait diminuer le nombre de films pour peut être augmenter leur qualité (et peut être reverra-t-on de vrais talents émerger dans le cinéma de gauche engagée), mais avec l’émergence des plates formes et du cas netflix, pas sûr que la tendance de production de navets soit à la baisse…

Voracinéphile
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le 3 nov. 2021

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Voracinéphile

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