Mieux vaut tard que jamais...
Dante Lam est un honnête artisan Hongkongais qui a oeuvré dans à peu près tous les genres (comédie romantique, drame,etc.) avec une prédilection pour la série B d'action et les polars mafieux.
Considéré comme un des ses meilleurs films, The Beast Stalker débarque chez nous quatre ans (!) après sa sortie, illustrant encore une fois la nullité des distributeurs Français (d'ailleurs quant est-ce que vous nous sortez The Proposition en DVD Bordel !).
The Beast Stalker ne brille pas par sa mise en scène, rythmée certes, mais plombée par des tics agaçants comme cette fichue caméra à l'épaule qui nuit à la lisibilité de l'action. Tout juste retiendra t'on une scène d'accident très spectaculaire qui constitue d'ailleurs un des pics émotionnels du film et son principal pilier narratif.
De fait, le réel intérêt du film se trouve dans un scénario malin qui repose sur une écriture des personnages d'une profondeur surprenante et qui se joue habilement des attentes du spectateur en détournant des archétypes. Ainsi, le flic interprété par l'excellent Nicolas Tse est bâti autour d'un traumatisme qui lui confère une fragilité qui rompt avec l'image du flic Hard Boiled Made In HK.
Mais là où le film fait très fort, c'est en opérant un renversement total de l'empathie en faveur du bad guy interprété par un Nick Cheung bluffant et dont le passé trouble est révélé dans un twist final bouleversant qui témoigne de l'influence certaine du Collision de Paul Haggis.
Dommage que le réalisateur en fasse parfois un peu trop dans les bons sentiments à coup de ralentis et de violons....
Bien écrit et remarquablement interprété (même la gamine joue bien ! Chose rare...), The Beast Stalker est un policier qui fait dans l'émotion plutôt que dans l'action et ça lui réussit plutôt bien malgré le côté lacrymal de certains passages.
Une bonne surprise !