The Beast Stalker a le mérite de nous tenir en haleine, à l’heure où le polar hongkongais fait pâle figure. Il y a de l’intensité, une mise en scène maîtrisé, une histoire simple mais efficace, des prestations d’acteurs qui donnent le « la ». Dante Lam met en scène des gueules cassées par la vie, des destins tragiques qui se rencontrent dans une impasse glauque.
Il y a de la détresse d’une part et de la rage de l’autre. Au milieu : une petite fille mettant les protagonistes en ébullition. Nicholas Tse se débrouille dans son rôle, pas le plus intéressant, celui du gentil mais il donne une dimension tragique des plus palpable à son personnage. Le méchant, c’est autre chose, c’est bien mieux à interpréter pour un acteur. « La Bête », Nick Cheang. Il faut le voir ramper dans un conduit sale et obscur avec ce faciès tout droit sorti d’un cauchemar. Grand moment. Il faut les voir, ces scènes, où toute sa bestialité se dégage avec force et rage comme s’il jouait sa vie à chaque instant. Le polar se teint alors d’épouvante. Un polar glaçant qui nous contamine et nous file des sueurs froides. Voilà une bonne interprétation pour un acteur qui partage tant sur ses performances à l’écran. Il est intéressant également de voir combien cette « Bête » a quelque chose d’affiliée au personnage d’Edison Chen dans Dog bite Dog (2006). On y découvre une violence aux abois comme dans la réalisation de Soi Cheang. Mais ici, une chose les différencie : l’Amour. L’un l’a déjà (Nick Cheung) alors que l’autre le découvrira. Devenir une « Bête » pour subvenir à l’être aimé c’est toute la tragédie d’un homme devenu monstre. Effrayant.
The Beast Stalker est un bon petit film exaltant qui nous tient du début à la fin d’une poigne ferme. De la qualité de la mise en scène aux interprétations. Un bon moment de cinéma qui me fait dire que le polar HK n’est pas mort et qu’il ne se résume décidément pas à la seule personne qu’est Johnnie To.
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