Gareth Edwards, créateur d'univers...

Après avoir visionné la bande annonce, j'attendais avec impatience de pouvoir contempler cette œuvre dont j'espérais beaucoup. A l'issue de la séance, The Creator a comblé mes attentes.

Première claque, visuelle : l'univers élaboré par le réalisateur et son équipe est propre. S'il semble inspiré par d'autres films de s-f, il offre une cohérence et un réalisme pas si courants. Les cités futuristes d'Asie sont magnifiques et le mélange entre tradition architecturale bouddhiste et technologie est juste énorme. Certains plans m'ont laissé bouche bée. L'énorme base spatiale qui traverse le ciel présente un visuel très efficace également. En outre, on pourra saluer des effets spéciaux qui servent le récit et ne sont pas juste là pour montrer des explosions toutes plus apocalyptiques les unes que les autres. Quel soulagement de contempler des scènes d'actions propres et "réalistes".

A une échelle plus humaine, les robots sont de parfaits exemples d'humanoïdes auxquels on peut s'identifier. Ca tombe bien, c'est une partie de l'intérêt de ce film. Les duplicants sont à cet égard particulièrement réussis. Copies de visages humains existants, ces humanoïdes affectent et semblent ressentir des émotions humaines. Ce qui m'amène à la...

Seconde claque, émotionnelle celle-là. L'émotion suscitée par les acteurs est tout bonnement magique. Outre l'acteur principal, John David Washington, que je trouve excellent depuis que je l'ai découvert dans Tenet, je dédie une mention spéciale à cette enfant, Madeleine Yuna Voyles, qui joue l'IA de dernière génération. Elle est juste fabuleuse. L'intérêt de rendre ces humanoïdes si humains et bien entendu de susciter l'empathie chez le spectateur afin de le faire réfléchir sur la possibilité d'une conscience artificielle. Ici le propos est caricaturé (à peine ?) avec des militaires américains bourrins qui tirent d'abord et réfléchissent après face à des humanoïdes bouddhistes qui prônent la non violence. Vu la propension de nombre d'humains à vouloir contrôler tout ce qui les entoure, la question de l'émergence d'une conscience artificielle est vertigineuse : sera t'elle bienveillante envers l'humanité ou bien pragmatique face à la férocité dont fait preuve cette espère invasive ? Si la deuxième hypothèse devait se révéler valide, notre extinction (à tout le moins notre éviction) suivrait alors rapidement.

Avec un film qui alterne avec justesse entre scènes d'action et scènes intimistes, Gareth Edwards signe là une belle réussite, en dépit de quelques menues incongruités ça et là durant la narration.

Un bon moment de cinéma qui s'inspire de ce qu'il y a de mieux en matière de s-f.