Deux corps inertes plongés dans la mer, musique monastique, chant grégorien. C'est ainsi, à me souvenir, que le film commence.


Suite, dont la trame se passe dix ans après que le défunt Eric Draven, joué par le regretté Brandon Lee, fit trépasser les assassins de son couple qu'il formait avec sa fiancée, Shelley Webster, The Crow, La Cité Des Anges n'a gardé que de lien commun le personnage de Sarah, la skateuse effrontée du premier film, sous les traits cette fois de l'actrice canadienne, Mia Kirshner. Une Sarah grandie et bien changée, emménagée à Los Angeles et devenue plus mystique, gagnant sa vie en travaillant dans un salon de tatouage dont le patron est joué par Ian Dury, le papa du chanteur, Baxter Dury.


Je suis d'accord que l'histoire est dans sa majorité du copié-collé au film d'Alex Proyas : des méchants, ici plus caricaturés, menés par un Iggy Pop qui cabotine plus qu'il ne joue le drame et un leader au nom de Judas Earl, assisté lui aussi d'une femme au don divinatoire, qui ne vaut pas le Top Dollar interprété par un Michael Wincott cynique et un brin froidement déjanté à souhait sans trop en faire. Dans le rôle principal, c'est Vincent Perez qui succède à Brandon Lee, dans la peau de Ashe Corben, père et veuf malheureusement témoin avec son fils d'une scène qu'eux deux n'auraient pas dû voir, puis revenu dans le monde des vivants le lendemain soir avant d'être recueilli par Sarah qui avait des prémonitions dans son sommeil.


La bande son du film fait appel aux artistes et groupes de la période, s'accordant parfois aux bonnes atmosphères tels les morceaux intégrés de Filter, Korn, Linda Perry (ex chanteuse de 4 Non Blondes) etc ... Quoiqu'il m'arrive de me demander si le film ne sert pas à promouvoir la scène neometal plutôt que l'inverse. Ça passe moins bien avec le morceau de White Zombie, rendant la première séquence pyrotechnique plus ostentatoire qu'elle ne l'est déjà, quand explose le repère de Spider Monkey et s'enflamment les palmiers à l'alentour quand le noir corvidé vole au-devant. Une surenchère scénique qui n'est pas vraiment nécessaire. On n'est pas à la foire !


Une relation platonique s'installe entre Sarah et Ashe, mais les adieux seront tragiques et douloureux une nouvelle fois, dans ce film plus théâtral qui est borné par des scènes plus clipesques. Vincent Perez apporte néanmoins un certain charisme à son rôle et dans des décors bien cadrés, un revenant habillé d'un long blouson lui donnant une silhouette inquiétante et stylée.


Cependant, cette suite n'est pas si bonne, le défaut en cause étant que les agissements du deuxième sombre héros vengeur au corbeau avancent dans un même sillon scénaristique que son prédécesseur, excepté à quelques différences près.

MonsieurScalp
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le 8 nov. 2021

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MonsieurScalp

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