L'idée de base est intéressante : on ne s'intéresse pas beaucoup à une réinsertion d'infectés dans notre société. Mais pour un tel concept, il faut trouver un très bon scénario. Ce qui fait défaut ici.
Le gros défaut, c'est qu'il ne se passe pas grand chose. L'auteur nourrit peu son intrigue, on en reste uniquement à la réinsertion, l'objectif principal est trop large pour dresser des conflits précis (de plus ils sont le plus souvent d'ordre interne). La psychologie est très faible et ne permet pas de rehausser le niveau ; l'auteur s'enfonce dans des réactions par trop attendues. Au final on en reste à quelque chose de très (trop) convenu. Le récit devient encore plus grossier quand on réfléchit à la possibilité d'une métaphore sur ce qu'il se passe actuellement dans le monde : ça manque terriblement de nuances, d'approfondissement, de spécifications.
La mise en scène n'est pas exempte de défauts non plus : les infectés qui surgissent de nulle part, ça devient vite lassant. Les scènes d'attaque sont pauvrement découpées. Les flashbacks sont mal venus, ralentissent l'action, n'apprennent que peu de choses et paraissent superflus au final (un bon dialogue aurait pu les remplacer). Les acteurs sont corrects mais au vu de l'écriture, il leur est difficile d'apporter quelque chose.
Bref, vraiment pas top ce film. Il est comme un paquet d'autres films d'horreur indie-artie, c'est-à-dire avec beaucoup de conflits intérieurs, peu d'action, un développement psychologique superficiel (parce que bon, l'auteur a quelque chose à dire mais il ne va pas prendre la peine de contre-argumenter), une mise en scène calme et lente.
Quitte à mettre du flashback, autant que ce soit des réminiscences de la vie d'infectés : c'est-à-dire que les infectés ne se souviendraient qu'en partie. Quand le mec t'explique qu'il assiste à la scène comme s'il était détaché de son propre corps, ça fait un peu con-con et en plus ça innocente complètement ces gens (c'est pas leur faute s'ils ont été infectés et c'est le virus qui les a fait agir ainsi). Et puis vraiment, il aurait fallu exploiter un peu mieux la foule autant que la folie qui découle de ce genre d'événements.