Derrière chaque grand manager se cache un grand adjoint, même quand il s'agit du meilleur...

Le meilleur, c'est Brian Clough.


Je ne savais pas vraiment qui était cet entraîneur, même en étant plutôt footballophile, ce qui est totalement ridicule. Pour moi il y avait l'âge d'or du foot anglais, la coupe du monde '66, Sir Bobby Charlton (sans doute le meilleur joueur anglais de tous les temps), Sir Matt Busby (le légendaire entraîneur écossais qui offre entre autres la première coupe d'Europe pour un club anglais - Manchester United - en 1968), point barre.
Mais Brian Clough, c'est aussi un beau palmarès, dont deux coupes d'Europe à son compteur (1978 et 1980) avec Nottingham Forest, club sans prétention qu'il reprend avec son indispensable adjoint Peter Taylor. Ce qui fait de lui l'un des plus grands, voire le plus grand entraîneur anglais du XXe siècle (meilleur que Don Revie, son grand rival, ça c'est sûr).


The Damned United raconte les 44 jours de Brian Clough à la tête de Leeds United en tant que manager. Il reprend le poste laissé par son rival Don Revie, qui avait dirigé le club pendant 13 ans avant de devenir séléctionneur de l'équipe d'Angleterre. Brian Clough a été choisi pour son talent, celui d'avoir entraîné une équipe des bas-fonds de la seconde division (Derby County) pour l'emmener aux sommets de l'élite, et de lui offrir le championnat d'Angleterre.


Mais Brian Clough est une grande gueule : bien trop ambitieux, et aveuglé par ce besoin de dominer (en particulier son rival), les choses ne se passent pas comme prévu. Il reste 44 jours à la tête d'une équipe qu'il traite de "tricheurs" dès le premier jour. Il se met à dos les cadres de l'équipe et les supporters nostalgiques, comme il a pu se mettre à dos une personne déterminante peu de temps avant son arrivée à Leeds. C'est pendant cette période faite d'échecs cuisants que Clough va se rendre compte de ce qui lui manque vraiment pour rester le meilleur.


Ce film m'a plu parce qu'il parle d'abord de football (ce qui est également le cas de "Goal!" par exemple), mais franchement ça ne s'arrête pas à ça (ce qui n'est plus le cas de "Goal!" tout à coup). Les flashbacks et la chronologie du film en général sont bien maîtrisés. Le film se focalise vraiment sur l'entraîneur, et pas sur les joueurs (ce qui est le cas de peu de biopics sur des entraîneurs que j'ai pu voir). Certaines erreurs sont donc évitées (on ne s'attarde pas sur ce qui se passe sur le terrain par exemple). Très bon Michael Sheen au passage, c'est propre, comme la philosophie de jeu que veut promouvoir Brian Clough.


Voilà. Vous voulez voir un film sur le sport, les américains vous emmerdent à la longue avec leurs beaux discours de vestiaires où chaque centimètre est important, vous n'aimez pas spécialement le football : ce film est fait pour vous! Parce que vous allez aimer voir Clough dans la période de transition la plus foireuse de sa carrière d'entraîneur.


Merci d'avoir lu cette critique. J'espère au moins vous avoir fait reconnaître que Brian Clough n'est peut-être pas le meilleur entraîneur, mais qu'il fait inévitablement partie du top 1.

lyam19
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le 9 mai 2015

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