L'Ange Noir
Reprenant là où Begins s'arrêtait, The Dark Knight nous replonge dans un Gotham avide, rongé de l'intérieur, toujours en proie à la criminalité et la corruption malgré les événements passés, mais...
le 1 nov. 2014
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Un vent d’optimisme souffle sur Gotham City depuis que Batman, le lieutenant Jim Gordon et le nouveau procureur Harvey Dent bossent main dans la main pour endiguer la vague de criminalité de la ville en nettoyant les banlieues à coup de Kärcher. Mais un obstacle de taille se dresse encore sur leur route en la personne du Joker. Ce dernier n’en a pas vraiment après l’argent, c’est plutôt l’idée de semer le chaos dans un vacarme assourdissant qui le fait bander ainsi que de révéler aux yeux du monde entier la véritable identité du célèbre justicier. Le combat va prendre des proportions beaucoup plus aggravante et se transformer en lutte contre l’anti-terrorisme quand des attentats vont occasionner de lourds dégâts et générer une panique général aux quatre coins de la mégalopole. Lorsque tous les coups sont permis et que l’ennemi s’affranchit de toute forme de moralité, peut-on soit même employer les grands moyens et outrepasser les limites fixés par la loi ?
S’il y a un ennemi qui sait mettre le chevalier noir hors de lui, c’est bien le Joker, figure allégorique de la décadence et du mal, il est l’effet pervers occasionné par cette nouvelle politique de non droit où même les imitateurs de l’homme chauve-souris se font arrêter et pose une nouvelle fois cette fameuse question de la légitimité. L’idée est évidemment de pointer du doigt l’hypocrisie et de démontrer par le biais de l’anarchie que tout le système n’est qu’une vaste plaisanterie qui n’hésite pas à se contredire quand les autorités sortent de leur juridiction ou se mettent à déployer tout un arsenal de méthodes aussi brutal qu’illicite, quand la force préventive et la surveillance rapprochée font désormais état de jurisprudence. Batman n’est plus le héros sympathique autrefois esquissé par Tim Burton, mais un vigilante ancré dans une réalité contemporaine désillusionnée, alors qu’il est lui-même tiraillé par des doutes intérieurs qu’il devra dénier pour tenter de préserver l’espoir de bâtir une meilleure société autour de Harvey Dent un magistrat incorruptible et futur candidat à la mairie qui se laissera néanmoins consumer par ses émotions jusqu’à ne laisser derrière lui que la face la plus sombre de son humanité.
The Dark Knight détourne les conventions du genre super-héroïques en levant le voile sur la part fictionnel émanant des bandes dessinées. Pas d’éléments farfelues ou de frivolités, tout se veut rationnelle et terre à terre, le ton n’est plus à l’humour burlesque et aux couleurs saturés de Schumacher mais plutôt au cynisme désabusé de Franck Miller. La vision de Christopher Nolan se rapproche d’avantage de celle d’un Micheal Mann et fait de son blockbuster un thriller urbain chevillés dans les troubles et préoccupations de son époque (la surmédiatisation de la violence, le climat délétère et insécuritaire). L’intrigue assez dense ne se révèle qu’au fur et à mesure des manipulations du Joker et de ses pièges qui viseront avant tout à fustiger son adversaire ainsi qu'à subvertir son image de héros pour lui faire endosser le rôle du parfait salaud, contribuant accidentellement à faire de Harvey Dent le sauveur et le martyr de Gotham City et ce en dépit de Batman qui devra porter tout le poids de la culpabilité pour tenter de sauver le semblant d’ordre et de démocratie restant dans la société.
Si toi aussi tu ne te retrouves plus dans l’état de déliquescence actuel de notre société et que tu considères que le monde a besoin de héros, qu'ils soient violents, gros, cons ou attardés mentaux... L’Écran Large te fera passer de zéro à héros, car il suffit d'un collant et d’un peu de matière grise pour changer de peau !
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Créée
le 21 avr. 2023
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