Tout va s'embraser! Ainsi était attendu le dernier Batman de la trilogie réinitialisée par le talentueux Christopher Nolan avec Batman Begins. Pour ce dernier volet, nous retrouvons l'ensemble des acteurs qui auront porté leur personnage jusqu'au bout avec brio : Christian Bale, Michael Caine, Morgan Freeman, Gary Oldman... C'est un peu en terrain conquit que l'on arrive lorsque l'on s'installe dans notre fauteuil de cinéma soigneusement sélectionné pour les prévoyants qui ne débarqueront pas dans la salle à la dernière minute. Une pointe d'excitation, bien entendu parce que le premier était bon et redonnait un souffle certain à un personnage de comics emblématique qui avait été maltraité par le 7ème art (si l'on exclue les deux premiers de Tim Burton) jusqu'à l'abîme avec, derrière le masque Georges Clooney, mais aussi parce que le marketing, sans avoir besoin d'en faire des tonnes, à su garder intact la flamme après le magistral The Dark Knight, le chevalier noir et son magnifiquement déjanté Joker qu'interprétait le regretté Heath Ledger. Les questions fusent dans notre esprit lorsque les logos DC comics et Warner Bros apparaissent. Sera-t-il aussi bon que le précédent ? Sera-t-il meilleur comme le disent certaines critiques ? Que va donner Bane après un joker qui crevait littéralement l'écran ? On frétille et c'est dans un vacarme assourdissant que commence le récit, par une scène d'action spectaculaire qui introduit d'une façon très maladroite ce fameux Bane joué par Tom Hardy. Ok passons. Revoilà Gotham et nos repères. Bruce Wayne, Alfred, le commissaire Gordon. L'histoire peut commencer........
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[2 heures 45 qu'on a pas vu passer plus tard]
Ouais ?! Pas mal. C'est un sentiment mitigé, partagé entre déception et l'impression d'avoir vu un bon film mais beaucoup moins bon que ce que l'on attendait. Certes, on ne s'ennuie pas pendant 2 heures 45 ce qui est déjà une réussite mais l'ensemble du film reste pourtant très inégal. De superbes scènes d'actions, des affrontements avec Bane véritablement rageurs, un jeu d'acteur plutôt bon excepté notre Marion Cotillard nationale. Mais qu'est ce qui cloche ? Pourquoi ce goût de trop peu ? Peut être parce qu'il y a de la maladresse, dans le scénario par ses incohérences et ses raccourcis faciles, dans certaines scènes inondées d'une musique mielleuse qui ne suscite aucune émotion, dans le rôle potiche d'une Catwoman très peu aidée par son texte, dans l'impression de déjà vu suscité par le côté terroriste du méchant même si celui-ci le passe sous couvert d'une révolution, par cette impression de gigantisme dans l'histoire qui donne le sentiment d'un Batman noyé au milieu d'un immense film chorale alors qu'il prend pourtant une part importante de l'histoire. Bref, on ne vibre pas, on ne bouillonne pas, on regarde attentif et on sourit parfois. Pas de quoi crier au chef d'oeuvre quand on sait que Nolan comme Bale ont déjà prouvé qu'ils valaient beaucoup plus que ça.
Ouais ! Pas mal. La clôture d'une trilogie de qualité au regard de la maltraitance que peuvent subir certains super-héros mais la clôture d'une trilogie surestimée qui n'aura qu'un épisode de véritablement marquant. The Dark Knight Rises est donc pour ma part un final en demi-teinte qui subit surtout la comparaison avec son prédécesseur, le fait de vouloir en faire plus sans véritablement changer la recette et de n'être finalement pas le Batman sombre, désabusé et froid qui nous était promis. Dommage.