Le pari de base de Nolan était d'égaler voire de dépasser The Dark Knight. C'est un échec selon moi, dû à la surenchère et à l'exagération (the Bat, le stade, le réacteur à fusion... ça fait carrément trop) ; mais le résultat est pourtant globalement bon pour ce blockbuster noir pour adultes, auquel il manque une touche de sang et de plans crades pour qu'on y croie vraiment.
Techniquement il n'y a pas grand chose à reprocher. Nolan est très abouti, et maîtrise de mieux en mieux les scènes de combat.
Bizarrement ça se passe vachement souvent de jour. C'était déjà surprenant dans The Dark Knight, là c'est carrément étrange.
Comme pour The Dark Knight, la scène d'introduction tournant autour du méchant claque sa mère. Tout de suite on sait à qui on a affaire : un vrai méchant, tout en haine et en cruauté. Tom Hardy campe un personnage qui, s'il n'a pas le même potentiel que le Joker, fiche la frousse. Son regard en particulier est particulièrement expressif.
D'ailleurs les acteurs en général sont bons ; Gordon-Levitt (qui campe un personnage en décalage avec les comics mais tellement bien amené) et Oldman en tête. C'est presque surprenant, surtout pour Anne Hattaway qui ne laissait rien présager de bon dans le rôle de Catwoman... et pourtant : elle parvient à rendre quelque chose d'au pire potable, d'au mieux carrément classe. Ça dépend des scènes.
Elle n'égale pas Michelle Pfeiffer, mais tout comme Heath Ledger (à un autre niveau) elle campe un personnage dans un nouveau registre qui évite la comparaison avec "l'original". Ce qui est plutôt frais. Reste que Marion Cotillard vautre son personnage lors de sa dernière scène, dommage.
Bruce Wayne/Batman est sans conteste le héros de ce film. Alors qu'Heath Ledger volait la vedette à Christian Bale dans The Dark Knight, il est clairement au top dans ce film-ci, et livre une performance particulièrement bien sentie.
Le scénario recolle à celui de Batman Begins, faisant de The Dark Knight une transition justifiant l'arrivée de grands méchants vraiment méchants.
Il se paie aussi le luxe de faire des références appuyées aux périodes de la Révolution française et de la résistance. Classe.
Reste Hans Zimmer qui déçoit légèrement à la musique. C'est toujours poignant et ça claque, mais finalement on se rend compte qu'un des moments où la tension est la plus forte, c'est le premier combat Bane/Batman... sans musique. La finesse de James Newton Howard manque par rapport aux deux opus précédents et on se retrouve avec un score qui prend aux tripes trop brutalement.
Au final, c'est juste un peu trop hollywoodien. J'aurais préféré plus de choix moins politiquement corrects (bon, j'avoue, prendre d'assaut la Bourse de New York/Gotham, ça a dû faire cracher leur pop-corn à plus d'un Américain) et un rendu plus noir pour que ça se finisse comme l'apothéose que j'avais imaginée. Tant pis.