4 ans ! 4 ans que j’attends fébrilement la conclusion de l’œuvre effectuée par Christopher Nolan sur Batman. Après un Batman Begins très réussi et un The Dark Knight exceptionnel, autant dire que j’attendais beaucoup de ce The Dark Knight Rises. Le souci lorsqu’on attend autant d’un film, c’est la crainte d’être déçu. Mais pas avec Nolan. Et ce dernier a réussi à conclure sa trilogie de façon magistrale. Alors oui, The Dark Knight Rises n’atteint pas la perfection de The Dark Knight et il n’est pas exempt de quelques défauts, mais pendant 2h45 on est pris aux tripes et nom de Zeus, quel final ! (Impressions sans spoilers).



Begins. Falls. Rises.

Le principal problème c’est de trop vouloir comparer The Dark Knight Rises à The Dark Knight, et c’est une grave erreur car les deux films sont complètement différents, de la même façon que TDK est différent de Begins. Il faut vraiment voir TDKR comme la troisième pièce de puzzle d’une trilogie construite comme telle. La naissance, la chute et l’élévation, jamais Nolan ne s’écarte des fondements de sa trilogie. Et afin de rendre cette élévation au rang de légende, la chute doit être abyssale. Et elle le sera. La victoire du Joker sur Dent, Batman qui endosse la responsabilité des crimes de ce dernier, l’établissement du mensonge pour maintenir un semblant de lumière sur Gotham City, The Dark Knight se terminait de façon très pessimiste amorçant la chute des idéaux menés par Batman et Gordon. The Dark Knight Rises reprend huit ans après ces évènements retrouvant Bruce Wayne reclus au fond de son manoir et Gordon rongé par les remords. Leur mensonge n’aura pas été vain, car la pègre a été démantelée et une ère de paix s’est installée dans Gotham City grâce au Décret Dent. Mais une paix aussi fragile ne peut durer éternellement surtout qu’une tempête arrive, Bane…



Là où Batman Begins et The Dark Knight s’inspiraient de Year One, Long Haloween et Killing Joke, c’est sur Knightfall et The Dark Knight Returns que s’appuient les arc scénaristiques de The Dark Knight Rises. Ainsi, pour passer après le Joker et Two-Face, le choix de Bane est plutôt bien avisé. Dans la mythologie de Batman, Bane est l’un des plus terribles adversaires et l’un des seuls à avoir vaincu le chevalier noir. C’était donc le candidat idéal pour mener Gotham à sa perte et briser Batman. Et c’est là le génie de Nolan qui à travers sa vision très personnelle du Caped Crusader respecte les grandes lignes et thématiques des comic books et bien sûr la symbolique du Batman.



Comme à son habitude, Nolan prend son temps, pose ses personnages et construit méticuleusement son histoire en plaçant ses pièces sur l’échiquier. Le film met donc un peu de temps à prendre son rythme. Mais Nolan sait y faire et sait relancer le rythme quand il le faut. Les pièces du puzzle s’assemblent pour mieux nous offrir ces moments épiques qu’on aime temps. Le retour du Batman, sa chute, son élévation, tout est orchestré de façon minutieuse. Même si on peut lui reprocher quelques raccourcis faciles, le leitmotiv de ce troisième volet était de retrouver un Batman héroïque et la mission est clairement réussie grâce à un Christian Bale en parfaite symbiose avec son rôle. En retrait dans le deuxième épisode (voir effacé par la performance hallucinante du Joker / Heath Ledger), Batman et Bruce Wayne reprennent avec brio leur rôle principal.







Véritable marque de fabrique Nolanienne, le reste du casting est lui aussi magistral (à une exception près). En tête de ligne un Michael Caine bouleversant qui a su donner une profondeur infinie au rôle d’Alfred. S’en suit deux surprise niveau casting. La première, c’est Anne Hathaway dans le rôle de Selina Kyle alias Catwoman (mais jamais nommée comme telle dans le film) qui a prouvé à tous ses détracteurs qu’elle était parfaite pour le rôle. La deuxième surprise vient de Joseph Gordon-Levitt, toujours impeccable, dont le rôle tient une importance non négligeable. Campant l’imposant Bane, Tom Hardy a la dure tâche de succéder au Joker. Difficile d’égaler le charisme de ce dernier, mais Tom Hardy s’en sort plutôt bien et j’ai plutôt apprécié cette voix sortant d’outre-tombe. Mais le gros point noir c’est Marion Cotillard. En fait, dans l’ensemble sa prestation pouvait passer, sauf une scène, un foirage total, une scène qui va lui valoir des foudres pendant des années, à se demander comment Nolan a pu laisser passer ça.



Porté par ce casting fabuleux, dévoilant le scénario par petites touches, Nolan fait monter la tension crescendo. Indissociable de la trilogie, le score de Hans Zimmer résonne et suit cette montée en puissance. Tout en faisant écho à sa saga, Nolan fait le plein de références et de clins d’œil qui caresseront les aficionados dans le sens du poil. Il nous ballade, nous tient en haleine et nous réserve comme à chaque fois son lot de rebondissements bien placés (même si certains seront anticipés par les plus connaisseurs). Le dernier quart d’heure est réellement éprouvant et constitue à mon sens l’une des plus belles conclusions que j’ai pu voir. Et oui, je l’avoue, j’en ai pleuré.



Certes le film n’est pas parfait et quelques raccourcis et facilités (pour ne pas dire incohérence) peuvent venir gâcher le tableau. Ce troisième volet sera sûrement le plus controversé, certains seront déçus, mais à mon sens il clôt parfaitement la trilogie. Pour le moment j’ai pu le voir deux fois, dont une fois en IMAX et quelle claque ! Les plans IMAX sont un régal et le son nous met au coeur même de l’action comme jamais.



Batman est une légende, un mythe. Comme tous les mythes, les fondements restent les même mais il y a mille et une manières de les raconter. A l’instar de Frank Miller qui avait donné, dans les années 80, l’une des visions les plus justes du Dark Knight, Nolan rend ses lettres de noblesses au Caped Crusader. La trilogie The Dark Knight reste à mon sens celle qui retranscrit le mieux le symbole du Batman et demeure l’une des trilogies les mieux construites du cinéma.
Kothlis
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le 13 août 2012

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