La célèbre saga d'infiltration inspiré par Tom Clancy revient dans un cinquième épisode qui chamboule un peu tout ce qui a été fait auparavant. Délaissant un peu l'infiltration pour beaucoup plus d'action, on retrouve un Sam Fisher encore plus bad ass et pas content du tout.
Splinter Cell Conviction reprend là où Double Agent se termine. Bien qu'il ait quitté Echelon 3, Sam va devoir reprendre du service pour tenter de retrouver sa fille qui serait toujours vivante. Cette piste le mènera à découvrir un complot contre la présidente des Etats Unis qu'il tentera de démanteler tout seul, bien évidemment.
Une suite qui chamboule.
Le pitch du jeu donne le ton, on reste toujours dans des complots Clancyesque avec une bonne dose testostérone patriotico-américaine. Pour ma part, je n'ai jamais vraiment été un grand fan des scénariis de Splinter Cell, et celui-ci ne fait pas exception à la règle. En fait ce que j'aime dans les Splinter Cell c'est le côté infiltration tactique, dommage car ce Conviction fait table rase du passé en matière de gameplay. En fait cet épisode pour faire office de spin off, tant les mécaniques de jeu sont différentes. Toutefois il ne faut pas prendre ce changement pour un défaut, au contraire ça redonne souvent un regain d'intérêt pour certaines sagas. Pour preuve, j'ai beaucoup plus tripper sur ce Conviction plutôt que sur Double-Agent qui gardait pourtant la même formule.
1, 2, 3 ... Soleil
Comme s'oriente ce nouveau gameplay ? Et bien en fait au lieu de faire de l'infiltration tactique on est plutôt dans l'élimination tactique. Avant dans les Splinter Cell, si on jouait le jeu à fond, on pouvait terminer un niveau sans tuer un seul ennemi. Dans Conviction, c'est complètement l'inverse, on flingue tout le monde mais de façon classe et distingué, le but étant de tuer sans se faire attraper. Pour cela, le jeu introduit le Mark & Execute qui, comme son nom l'indique, consiste à marquer les ennemis (de un à quatre) et de les exécuter avec une seule touche. Mais attention pour obtenir cette compétence, il faut au préalable surprendre un ennemi pour lui péter les cervicales. Une fois qu'on a assassiné par surprise un garde on obtient ce fameux Mark & Execute à utiliser à bon escient. En effet, lorsqu'on l'utilise, on doit re-tuer par surprise pour recharger sa jauge.
Un vrai couteau Suisse.
Le but est donc de bien s'organiser tactiquement pour éliminer un max de monde en un minimum de temps tout en restant discret. Pour s'aider, Sam a accès aux gadgets qu'il affectionne tant comme du C4, des grenades flash, des caméras glues ou bien encore des IEM qui grillent les installations électriques pendant quelques instants. Les célèbres night goggles sont elles aussi de la partie, mais accessible un peu plus tard dans le jeu. Sam joue toujours autant avec la lumière pour mieux se tapir dans l'ombre ce qui permet de conserver un peu l'aspect infiltration. Pour mieux surprendre ses adversaires, Sam se faufile un peu partout, s'accroche à tous les rebords mais par contre il a perdu son célèbre grand écart (il n'est plus tout jeune pépère ;p). Enfin dernier élément de gameplay à évoquer, c'est lorsqu'on se fait repérer. En effet, dans ces moments là, l'ennemi mémorise le dernier endroit où il nous a vu et il va donc diriger ses actions vers cette position. Ceci nous permet alors de les prendre à contre pied.
A vous de mélanger tous ces éléments pour monter vos propres stratégies. Il faut dire que c'est plutôt tripant de mettre ses pièges à exécution et d'éliminer une demie douzaine d'adversaires en trois coups de cuillère à pot. Par contre, il faut oublier les affrontements directs sous peine de se faire cartonner sans aucune sommation, Sam Fisher est une grosse fouine.
Et la convention de Genève dans tout ça ?
Même si je n'ai pas accroché au scénario, je dois reconnaître que le gameplay est en parfaite adéquation avec l'histoire. Dès le début, on sens bien que Sam n'est pas jouasse, et plus on avance, plus on le sent tendu. Plutôt que de se soigner au Séroplex, sa thérapie ressemble plutôt à celle d'un certain Jack Bauer (cf l'ultime saison de 24). On retrouve cette inspiration notamment dans les scènes d'interrogatoire faisant passer Guantanamo pour un club med. Loin d'être politiquement correct, mais néanmoins très amusant ;p.
Je vous parlerais bien du mode multi, mais je ne l'ai pas essayé, donc en fait je ne vais rien dire . Par contre parmi les petits éléments que j'ai bien apprécié, c'est l'intégration des objectifs et des flashbacks au cours du jeu. En effet, ils sont tout simplement projetés sur les murs ce qui permet de les suivre tout en continuant à jouer. Enfin, je terminerai par l'aspect esthétique du jeu qui est très réussi. Les Splinter Cell étaient réputés pour ses superbes graphismes, Conviction rend tout à fait honneur à cette réputation.
Pour résumé, cet épisode ce n'est plus du Splinter Cell tel qu'on le connaît mais ce virage brutal est néanmoins très bien négocié. Beau, rythmé, varié, on prend un vrai plaisir à se prendre pour ce nouveau Sam Fisher malgré une campagne solo un peu courte.
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