Dark knight, ma critique pas objective et pleine de mauvaise foi
Après quelques semaines de remue ménage médiatique, j’ai enfin été voir le dernier Batman en date. Toutes les conditions étaient optimales: bande son en VO et projection Imax.
Et pourtant…
Bon dieu que se fut LOOOOONNGG !!!!!
La mise en scène est plate et le rythme tellement inexistant que ce tâcheron de Nolan se croit obligé de nous assourdir d'une musique tonitruante, à grands renfort de cuivres et de tambours qui font boum-boum, à chaque fois qu'un truc bouge à l'écran.
Mis à part ce désagrément sonore, les scènes de baston sont de bonne facture, et le gros défaut du précédent opus, alias "combat de nègres dans un tunnel" est beaucoup moins présent.
Peut-être ont-ils finalement compris que quand on parle de film noir, ce n’est pas une question d'éclairage, mais avant tout d'ambiance.
Mais revenons au reste du film.
Entre deux scènes de baston, on a droit à une bouillie sans saveur déclinant à l'envie tous les poncifs américains du genre. Et je peux vous dire qu’avec une durée proche de 3h, ça fait pas mal de temps « entre deux ».
Commençons par le méchant qui se réclame du "peuple" et de la révolution tout en voulant fourbement entrer dans le club très select des génocidaires. Le péril rouge est plus que jamais d’actualité, sans doute que les scénaristes n'ont pas été mis au courant de la chute de l'URSS il y a 20 ans...
Coté Batman se n'est guère mieux. La chute, le désespoir, la castration (symbolique tout de même puisqu’il ne s'agit que de vertèbres), le retour aux sources des vraies valeurs et la rédemption à la fin.
Le tout enveloppé de dialogues piochés au hasard dans "la philo pour les nuls", éminent ouvrage disponible au rayon charcuterie dans tous les bons Intermarchés de campagne...
Pour illustrer mon propos je vous renvoie à la scène de la corde lors de l'évasion de la zonzon, aussi prévisible que chargée de symbolique à 2 balles.
C'est donc niaiseux et prévisible en plus d'être plat...
Quand j'y repense à froid, ce film m'a donné la bizarre impression qu'on n'avait affaire qu'à des personnages secondaires. Aucun ne se détache vraiment dans l'intrigue.
Question acteurs, Christian Bale est (comme d'habitude) aussi expressif qu'un bloc de marbre. Morgan Freeman fait du Morgan Freeman, et à sa décharge son personnage ne sert plus à grand-chose maintenant qu’il est débarrassé de la fonction de gentil animateur de téléshopping qu’il tenait dans les précédents opus.
Gary Oldman assure le strict minimum, et quand on voit le reste du casting, on en vient à regretter ce bon vieux Jean Baptiste Emmanuel Zorg, à la place du gugusse qui fait Bane en tentant de compenser son absence de bouche en roulant des yeux dans tous les sens. Effrayant…
Je passe sur le cas Marion Cotillard, le reste de l’Internet s’étant déjà chargé d’apprécier sa prestation à sa juste valeur. Les autres des rôles féminins ne servant qu'à montrer leur joli derrière en combi moulante, je ne m'attarderai pas non plus sur le sujet, si ce n'est que pour dire que sur ce point précis, le casting atteint son objectif.
Bref, j'ai rarement autant regardé ma montre pendant un film, et anecdote cocasse, mon voisin de fauteuil m'a spontanément avoué à la fin de la séance avoir trouvé l'éclairage au tritium de ma tocante fort appréciable dans ce contexte obscur.