Rapides & Furibards version 6, ma critique pas objective et pleine de mauvaise foi
Amateur de Fast & Furious de longue date, j’ai pris l’habitude d’attendre chaque sortie d’un nouvel opus avec des fourmis dans la jambe droite, celle de l’accélérateur bien sur !
Samedi soir je me suis donc rendu à la séance de 22h15 pour apprécier le dernier métrage en date.
Vu le niveau du précédent je ne savais pas trop sur quel pied danser, mais regonflé par quelques avis positifs recueillis par mes compères de séance (certains s'avançant même à penser qu'il s'agissait du meilleur épisode de la série), je suis rentré dans la salle apaisé et serein...
Malheureusement 2 heures plus tard, le compte n'y est pas.
On commence mollement par une mise en situation de nos héros favoris souffrant du mal du pays: ils sont pétés de thunes sur une ile paradisiaque, mais non, leur banlieue de merde leur manque. Et dans un sens c'est pas plus mal parce qu'on va leur proposer de se racheter en arrêtant un machiavélique criminel international. Voila pour l'histoire...
Passons sur le méchant tellement dénué de charisme que les scénaristes se sont crus obligés de le relier de façon totalement abracadabrantesque avec le chicano malfaisant d’un des précédents films (le quatrième de mémoire). A une exception près, son équipe se compose intégralement de tocards anonymes, pas grave, de toute façon 2 heures plus tard ils seront morts, bien fait pour eux.
Du coté de la bande à Toretto (pardon, sa "famille"), c'est à peine mieux: Diesel joue à fond la carte du gros dur mutique sans toutefois parvenir au niveau de The Rock et son impressionnante musculature aux hormones particulièrement mise en valeur par un défilé pléthorique de T-shirts moulants (pardon, "utilitaires"). Le blondinet s'affirme avec entrain dans ses responsabilités de père de famille, pendant que le black chauve assure le minimum syndical du comique troupier avec des vannes tellement basses qu'on voit bien qu'il n'y croit pas lui même.
Les autres ne servent à rien: le second black, celui avec des cheveux, ne prend même plus les paris tandis que le jap et sa copine font de la figuration. Manquent à l’appel deux mexicains, tant mieux, de toute façon ils étaient moches et ne servaient à rien…
Coté bagnoles, il y a bien quelques jolis modèles (aahh la Plymouth Superbird et son aileron triple XL dans un film en 2013 ça relève du miracle….) mais les courses poursuites sont juste prétexte à froisser de la tôle en faisant des cascades WTF (et paf la Plymouth). Pas un run à la loyale, pas un turbo qui fait "pschitt" et encore moins de double-débrayages. Il est loin le temps où un certain Dom déclarait sur le ton de la confidence «Je ne vis que durant les 400 mètres d'une course, tout le reste m'est égal. Parce que pendant ces 10 secondes au moins, je suis libre. »
Mais venons en justement aux cascades...
Les premières tu te dis que c'est cool, ils ont décidé de t'en mettre plein la gueule, histoire que tu ressortes du ciné la machoire pendante et les yeux grands ouverts. Puis tu passes par la phase "amusement" où tu te marres bien dans ton fauteuil en voyant tout ce petit monde virevolter dans les airs.
Mais ça n'a qu'un temps et on en arrive bien vite à la case "résignation" où tu trouves tout tellement gros que tu te surprends à prier pour que le prochain truc soit ne serait-ce qu'un tout petit peu moins ridicule.
Mention spéciale aux pistes de l'OTAN, qui comme chacun le sait permettent de relier Madrid à Gibraltar en avion sans pour autant décoller les roues du sol. Pratique en cas de grève des aiguilleurs du ciel, ces Espagnols ont pensé à tout !
Donc si tu es venu pour un nième film d'action avec des armoires à glace qui se tapent dessus en sautant d'une bagnole à l'autre sur l'autoroute et que tu as 10€ à perdre (surtout 10€ à perdre), fonce, ce film est pour toi.
Par contre si tu es fan de ce "tuning vroum-vroum-pschitt-pschitt", que les duels sur 400m avec des boites à 15 rapports te faisaient rêver, et que tu peux citer toutes les répliques de Toretto et Johnny Tran, et bien j’ai une mauvaise nouvelle : tu vas pouvoir retourner à tes DVDs. Tout cet esprit série B sympathique qui faisait le charme des premier épisodes est définitivement mort, remplacé par un calibrage film d’action à gros budget.
Et parce que je garde quand même espoir, d’ici le prochain épisode, Toretto tu me dois toujours une caisse qu’est dans les dix…