Obligé de se faire oublier (d’abord volontairement, au début, puis forcé au cours du film), Bruce Wayne/Batman tombe dans les tréfonds (égouts/puits) pour mieux renaître.
Épisode surprenant où le temps de présence de Batman à l’écran est clairement réduite, l’attention étant portée sur Blake/Robin (parfait Joseph Gordon-Levitt) et Bane (époustouflant Tom Hardy).
En nous sortant une nouvelle fois d’une zone de confort intellectuel pourtant évidente chez les blockbusters, Nolan nous épate encore. Il est clairement pointé qu’il faut y voir une méfiance par rapport aux révolutionnaires, ceux-ci se transformant au fur et à mesure en seigneurs de guerre. La lutte collective (avec don du pouvoir au peuple, institution de tribunaux populaires, redistribution des biens) contre le capitalisme, possiblement une bonne idée en soi, cache souvent des intentions individuelles bien moins avouable.
On est dans un film de super-héros, alors, oui, la réponse passe par un homme providentiel. Mais il doit être aidé, et il s’appuie sur la police, celle-ci étant tout de même sérieusement écornée (corruption, traîtrise, couardise) malgré ce qu’en disent ceux qui voient dans ce film l’avènement du fascisme à bon compte.
Ayant tourné INCEPTION entre les deux derniers volets , Nolan y récupère Tom Hardy, Joseph Gordon-Levitt et Marion Cotillard.
Le film est magnifique graphiquement, scénaristiquement abouti, et surtout clos de manière parfaite une trilogie très cohérente.