Kevin Costner pour le renouveau de "Danse avec les loups", ou encore Clint Eastwood qui retourne les “rôles” dans "Impitoyable" et bien avant Little big man, un des plus marquants dans le changement opéré des années 70, montrent que le western n'est toujours pas hors jeu. Mais le genre va et vient avec plus ou moins de réussite et donne lieu aujourd'hui à un tas de refonte qui n'a de western que le nom. Seule reste l'époque pour de multiples aventures.
The Dark Valley est dans cette optique, une histoire de vengeance au XIXème siècle, en Europe centrale avec un soupçon du western, pour l'honneur et l'intégrité physique des femmes. Classique du genre.
Notre héros solitaire, sombre, discret et mutique, manteau long, cheval et fusil comme il se doit, nous offre son visage angélique pour revisité le mythe du solitaire buriné et se confrontera avec les bruts particulièrement bien brossés, mené par un chef de clan, maître de lieux et des habitants, prenant pour cadre un hameau isolé entre montagne et forêts.
Une ambiance épurée et solaire; de grands plans pour appuyer la dangerosité du lieu, et un enfermement à ciel ouvert, retranscrits avec force. Marches silencieuses dans la neige, brouillard, craquement de branches dans le lointain...visages fermés et tension malsaine renforcée par l'arrivée de cet étranger mystérieux.
Distillant quelques scènes de suspense voire d'horreur par des flashbacks nous révélant un lourd passé, une mise en scène esthétique, une photo sombre et magnifique, peu de dialogues et une musique changeante passant du lancinant à des morceaux plus enlevés, renforce l'intérêt pour cette curiosité réussie.
Le point de départ de la vengeance programmée, sera le mariage d'une jeune fille, synomyme de l'emprise du patriarche dégénéré, pour une tension allant crescendo.
Des scènes sanglantes et pétaradantes, avec la cabane de rigueur, pour l'assaut final.
Lent et contemplatif dans la première partie, une narration qui reste prenante, malgré un manque de profondeur des personnages et une intrigue dévoilée rapidement.
Le réalisateur de trois jours à vivre, Andreas Prochaska offre un “western” classique mais maîtrisé et un clin d'oeil à "Pale Rider le chevalier solitaire" de C.Eastwood ou encore "The Salvation" film plus récent, se démarquant lui aussi des codes du genre.
Tiré du livre de Thomas Willman.
A voir également pour des acteurs à l'aise.