The Darkest Hour est une belle surprise !
A première vue, le film pourrait s’avérer repoussant en raison de son registre apocalyptique trop souvent utilisé dans les films américains. Mais ce n’est sans compter la maîtrise de son réalisateur Chris Gorak. En effet, le genre ne lui est pas inconnu. Déjà son premier film catastrophe Los Angeles : Alerte maximum installait une atmosphère particulière, proche de la paranoïa et de la claustrophobie. De plus, un soin tout particulier a été accordé à l’identité visuelle de The Darkest Hour,ce qui estnon sans rappeler le travail effectué par le même Chris Gorak en tant que directeur artistique sur Fight Club ou Minority Report.
L’originalité du film réside assurément dans la manière de représenter la menace extra-terrestre invisible. Le fait de ne pouvoir l’appréhender ne fait que renforcer l’angoisse des personnages et donc du spectateur. On peut simplement distinguer la présence de ces envahisseurs à travers les faisceaux d’énergie qu’ils dégagent, les déformations de l’air et les appareils électriques qu’ils activent sur leur passage. Le concept est simple, efficace et intelligemment décliné tout au long du film. On se surprendrait presque de temps en temps à désirer la mort de nos compères humanoïdes pour apprécier l’esthétique des effets spéciaux lorsqu’un corps est réduit en cendres !
Bien évidemment, le film empreinte certains passages incontournables du genre. Le décor urbain et désertique de Moscou est ainsi très largement inspiré de 28 jours plus tard. Néanmoins, vider la place rouge de tous ses touristes est en soi une prouesse technique, du moins à l’écran l’illusion est totale ! Les personnages évoluent selon une progression nivelée sur un terrain de jeu bien délimité à l’image d’un jeu vidéo. On notera également que la fille hystérique et l’homme qui préfère la jouer en solo n’ont, comme l’on peut s’en douter, qu’une durée de vie très courte dans le film.
Heureusement, grâce à son rythme haletant, le film n’a jamais le temps de se perdre dans des intrigues secondaires souvent prévisibles (amoureuses ou autres) qui pourraient l’éloigner de son sujet principal. On appréciera la présence d’Emile Hirsch, assez rare à l’écran depuis Into the wild, mais tout à fait crédible dans le rôle du héros qui se révèle et se surpasse dans les situations exceptionnelles.
L’utilisation de la 3D est complétement justifiée : le champ électrique dégagé par les ennemis déborde de l’écran et vient terrifier le spectateur qui aimerait garder un peu plus ses distances. Ils nous arrive même de rire lorsque fusent les répliques cinglantes de patriotes russes.
The Darkest Hour est donc un film catastrophe surprenant à bien des égards. Son scénario, concis et ingénieux, est un premier essai signé Jon Spaihts. Ceci mérite d’être salué et semble plus que prometteur pour sa deuxième œuvre de science-fiction : Prometheus !