Prometheus marque-t-il le grand retour de Ridley Scott au genre qu’il a contribué à définir ?
Sir Ridley Scott l’avait annoncé : la connexion avec Alien se fait seulement dans les 8 dernières minutes de Prometheus. Pourtant l’ADN de la saga horrifique est bel et bien présent tout au long du film. On y retrouve la même ambiance sonore avec notamment une bande originale sublime composée par Marc Streitenfeld et Harry Gregson-Williams qui déraille dans les aigus rappelant les sons de la science-fiction des années 70. Cette musique envoûtante vient appuyer l’étourdissante scène d’ouverture narrant les origines de l’homme légèrement inspirée de celle de 2001, l’Odyssée de l’espace.
Visuellement, le film est tout aussi bluffant. La 3D est exploitée à merveille pour accentuer la profondeur des décors réels ou grandeur nature et sublimer les effets holographiques. On retrouve également l’esthétisme biomécanique de ces formes de vie angoissantes propres à l’univers Alien. Ridley Scott parvient encore à nous terrifier 30 ans après !
L’atout majeur de Prometheus est indéniablement son casting et ses personnages. Si la fragile et naïve Elisabeth Shaw (interprétée par Noomi Rapace) possède une scène d’effroi absolu dans laquelle elle va révéler tout son courage, la palme revient à l’androïde David joué par Michael Fassbender qui lui vole la vedette grâce à sa très large palette d’expressions. Il est aux yeux de tous naïf voire simple d’esprit mais se révèle étonnamment malin, ironique, insolent et sarcastique pour un robot. Il reflète dans le film les contradictions des humains partagées entre désirs de création et de destruction.
Qu’on se le dise, la connexion avec « le huitième passager », bien que jouissive, n’en est pas vraiment une. Prometheus parvient en puisant dans la mythologie Alien à créer un univers encore plus vaste et plus intéressant qui n’attend qu’à être nourri. On entend ici ou là que James Cameron serait même prêt à reprendre le flambeau comme autrefois avec Alien le retour.
Alors bien sûr certains auront un sentiment de frustration en sortant de la salle puisque le film a une fâcheuse tendance à ouvrir des pistes scénaristiques sans les refermer. Mais les questions sans réponse laissées par le film peuvent être vues comme des énigmes offertes aux fans purs et durs.