Un profiler génial mais maladroit est viré de la police et se reconvertit en inspecteur d'assurances.Il part en tournée à travers les Etats-Unis,flanqué d'une experte en sinistres de la compagnie,afin de traquer les cas d'escroquerie à l'assurance.Il se trouve que les affaires qu'il doit examiner sont en rapport avec sa marotte,les Darwin Awards.Alors,les Darwin Awards,késaco?Il s'agit d'un palmarès,créé par quelques hurluberlus dans les années 70,qui consiste à recenser les morts accidentelles les plus stupides.Cyniquement,les créateurs de la chose précisent que ceux parmi les lauréats qui sont ainsi décédés avant d'avoir procréé ont rendu un fier service à l'humanité."The Darwin Awards" est un film bancal qui comprend deux axes de narration que le réalisateur-scénariste ne parvient jamais à concilier.Il y a d'une part les aventures professionnelles et sentimentales de cet enquêteur obsédé par l'envie de comprendre les mécanismes poussant les humains à se mettre volontairement et bêtement en danger.Cette partie du film est la moins intéressante et hélas la plus exploitée par Taylor.On y suit les délires monomaniaques de ce type obnubilé par la prudence,qui passe son temps à citer des statistiques,et se révèle en fin de compte pas plus malin que les ahuris qu'il étudie,tout ça infusant dans un humour balourd aggravé par l'inutile présence d'un documentariste qui filme en permanence le gars,ce qui nous vaut d'avoir la plupart du temps le cadre de la caméra vidéo superposé à l'image.Sans parler d'une histoire de serial-killer fan de poésie totalement filandreuse.D'autre part,il y a les reconstitutions des fameux Darwin Awards.Nous sommes donc dans un film à sketches ayant pour fil rouge les investigations des deux assureurs.Cette partie est beaucoup plus réussie car les mésaventures de tous ces abrutis congénitaux sont franchement désopilantes.A condition toutefois d'apprécier l'humour noir,étant donné qu'elles se soldent à chaque fois par des morts ou des blessures graves.Relevons que ces personnages débiles ont bel et bien le profil-type que recherche le héros.Ce sont tous des hommes blancs ayant entre 20 et 40 ans,hétérosexuels et vivant dans l'Amérique profonde.Des beaufs,quoi,les futurs électeurs de Trump et la cible favorite des "intellos de gauche" hollywoodiens dont on sait bien qu'ils sont,de par leur intelligence supérieure,à l'abri d'accidents aussi cons.Certes,Taylor feint de trouver quelques excuses à ces pauvres gens,l'envie d'exister,d'accomplir un truc marquant,d'échapper à un quotidien déprimant,mais le but ultime reste cependant de rire à leurs dépens,et reconnaissons que sur ce plan l'objectif est atteint.Le casting,composé de has-been,est excellent.Joseph Fiennes assure en assureur,malgré un personnage très chargé,et Winona Ryder,dont la période de gloire est décidément loin derrière elle,est toujours aussi charmante.Il est à noter que, l'année suivante,elle participera à un autre film à sketches,également inédit dans les salles françaises,intitulé "The Ten" et basé sur les Dix Commandements.Des comédiens qu'on voit peu au cinéma mais qui sont des stars de séries télé sont présents,tels que Josh Charles,de "Dr. House",Robin Tunney,de "Mentalist",et Julianna Margulies,vue dans "Urgences" et "The good wife".Sans oublier des non-acteurs célèbres dans leurs propres rôles,à savoir le poète Lawrence Ferlinghetti et le groupe de hard-rock Metallica.Ajoutons pour finir que la véracité revendiquée des cas de "Darwin Awards" est souvent douteuse,du moins quant à la façon dont ils sont présentés dans le film.