Zombi mon ami, qu’a-t-on inventé de nouveau, depuis ta création par monsieur Romero ? Pas grand-chose, si ce n’est qu’ils ont un peu accéléré l’allure depuis les années 60. Mais curieusement, dans un film sorti récemment titré The dead, ils reviennent à une allure lente. Comment faire un film palpitant dans ces conditions ? Très simple, il suffit d’appliquer les codes de la menace omni-présente, de tenir compte des règles simples de la survie en territoire zombie, et on obtient un film efficace avec peu de budget, qui plus est se payant le luxe de délocaliser l’intrigue en Afrique.
Simple et efficace, ce retour à une menace zombie lente, mais inexorable, est un bon retour à la définition originale du zombie. Très Romero dans les règles, ce film mise son suspense non pas sur l’impact des apparitions des zombies (ce que faisait Snyder dans L’armée des morts), mais sur le court laps de temps qu’on a chaque fois nos humains pour pouvoir se sortir de leurs embuscades. Les amateurs de films qui bougent pourront trouver ça chiant, et pourtant, le suspense est bel et bien tendu tout du long d’une heure quarante de film. Tout simplement parce qu’à chaque imprévu, à chaque immobilisation un temps soit peu prolongée, les zombies commencent à affluer par dizaines, rendant le corps à corps périlleux et obligeant nos humains à gaspiller leurs munitions. Un suspense à l’usure, qui se révèle ici parfaitement retranscrit par les péripéties du script. En plus du problème zombie, les conditions naturelles sont ici très bien prises en compte, puisqu’à plusieurs étapes du voyage, nos héros doivent prévoir avec les conditions climatiques, en traversant un désert où l’eau se fait rare, et où la moindre erreur pourrait être fatale. Sans prétendre à faire dans la critique sociale, le film se révèle être un bon film de zombie, avec des enjeux humains et un personnage principal charismatique, que nous accompagnerons avec anxiété pendant tout son périple. Autre point fort du film, ce dernier ayant été fait avec un budget dérisoire, il sent l’authenticité, le vécu. On évolue dans une Afrique sauvage, contaminée et tout à fait crédible, ce qui ajoute un certain cachet d’authenticité au film. Si le maigre budget se fait parfois sentir (un crash aérien un peu cheap), le récit est intense et l’aventure palpitante. Qu’on en prenne de la graine, il enterre le Survival of the dead !